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En ce temps difficile où la distanciation sociale est de mise et pendant lequel il est interdit de tenir des regroupements, plusieurs dépendants souffrent en silence. C’est pourquoi les fraternités Narcotiques Anonymes (N.A.) et Alcooliques Anonymes (AA) s’adaptent et offrent maintenant des réunions en ligne.

Pour un dépendant ou un alcoolique, l’isolement est un des facteurs attribuables à ce que plusieurs considèrent comme une rechute. Pour les membres de ces fraternités, souvent, le besoin de parler avec des personnes souffrant de la même maladie fait toute une différence.

De façon différente

La technologie est partout en 2020. Voilà que les fraternités s’adaptent et des réunions sont organisées de façon virtuelle. « Il fallait briser l’isolement, confirme Martin, coordonnateur du comité des services locaux du Sud-Ouest chez les N.A. Les ressources d’aide téléphonique ont été excessivement débordées. Malheureusement, le taux de suicide a aussi connu une hausse. »

La situation n’a pas été différente pour l’organisme Alcoolique Anonyme. Denis, qui occupe le poste de représentant des services généraux dans un groupe situé dans Vaudreuil-Soulanges mentionne que les inquiétudes sont réelles.

« Il y a des membres qui ont réellement besoin des meetings, dit celui qui est sobre depuis près de 20 ans. Je participe encore à un ou deux réunions chaque semaine. Dans notre littérature, c’est inscrit de parler à un autre membre dès qu’il y a quelque chose qui ne va pas. C’est donc important de pouvoir tenir des réunions. C’est notre médicament. »

Libre

En assistant à des réunions virtuelles, le membre a l’opportunité d’ouvrir ou de fermer la caméra intégrée à l’appareil qu’il utilise. « Si la personne ne se sent plus à l’aise d’ouvrir la caméra, il n’y a aucune obligation, mentionne le représentant de N.A. C’est libre. Les seules choses que nous demandons c’est de ne pas fumer pendant la réunion, tout comme c’est le cas en temps normal, et de ne pas enregistrer la réunion. »

Le but primordial de ce genre de fraternité est de transmettre le message de rétablissement à celui qui souffre encore. « Le groupe fournit à chaque membre l’occasion de partager son expérience avec d’autres dépendants et d’entendre comment ceux-ci apprennent à mieux vivre sans consommer de drogues, explique le membre de N.A. Le groupe est essentiellement un véhicule pour transmettre notre message. Il fournit un cadre où le nouveau venu pourra s’identifier à des dépendants en rétablissement. »

Même vision chez les AA. Denis souligne que le message habituel reste le même, mais que c’est le moyen de transmettre le message qui change. « Les meetings virtuels se déroulent de la même façon que les rencontres réelles. Il faut savoir que l’accent est mis sur celui qui en est à ses débuts dans la fraternité. Même si le contact physique est impossible, les membres peuvent échanger entre eux, avoir des conversations privées et peuvent s’échanger leurs numéros de téléphone. »

Les réunions se déroulent via l’application Zoom. Pour N.A., les intéressés doivent se rendre à l’adresse https://naquebec.org/trouver-une-reunion/ et pour AA, https://aa-quebec.org/aaqc_wp/reunions-virtuelles-2/

Notons finalement que les gens qui ne disposent pas de connexion internet peuvent assister aux réunions par téléphone.

Steve Sauvé

Journaliste

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