Les petits malheurs marquent les grandes différences | VIVA MÉDIA Skip to main content

Le 26 mai dernier, la Perrotoise Carolina Nunez de la Torre a souligné le 80e anniversaire du débarquement de Normandie en déposant une couronne sur le Champ d’honneur national du Fonds du Souvenir, situé à Pointe-Claire. L’adolescente, âgée de 15 ans, souhaitait ainsi rendre hommage aux vétérans ayant combattu au cours du débarquement de la plage Juno, le 6 juin 1944.

Crédit photo : Famille Nunez de la Torre

Lors de l’évènement, Carolina et d’autres jeunes amputés ont représenté l’Opération héritage pour l’Association des Amputés de guerre. La jeune fille, qui a une amputation congénitale à la main gauche, est inscrite au Programme pour enfants amputé Les VAINQUEURS.

Augusto Nunez de la Torre, père de Carolina, mentionne que participer à l’évènement fut un honneur pour la famille. « Cela fait 32 ans que je suis ici (au Canada). Mes enfants sont nés ici. Je suis un ancien des forces aériennes péruviennes. J’ai également été enquêteur pour l’armée. Pour notre famille, participer à cette cérémonie était un véritable honneur.

Inspirante et indépendante

L’adolescente est inspirante. Elle est indépendante et mène sa vie sans contrainte. À la connaissance de son père, elle serait la seule jeune amputée de l’Île Perrot. Jamais, Carolina n’a ressenti le besoin de cacher son handicap. Elle participe à tous les sports qu’on lui propose en s’adaptant instantanément. « Un jour, elle est revenue de l’école et m’a dit qu’elle avait joué au baseball. Je lui ai alors dit que je lui fabriquerais quelque chose d’adapté pour elle. Mais, Carolina m’a répondu qu’elle n’en avait pas besoin, qu’elle réussissait à faire tenir le gant sur son moignon et que lorsqu’elle attrapait la balle avec son gant, elle la prenait avec sa main et la lançait », raconte son paternel.

Ce n’est pas surprenant que Carolina inspire par sa détermination et par le regard qu’elle porte sur la vie. Il suffit de discuter avec son père pour comprendre qu’elle est née dans une famille qui l’est tout autant. Son père confie qu’en apprenant qu’elle attendait une petite fille, sa femme était au comble du bonheur. Parents de trois garçons, l’arrivée de leur princesse était une bénédiction.

Une princesse guerrière

C’est lors de la deuxième échographie qu’ils ont appris qu’elle avait une amputation congénitale à la main gauche. « Je dis toujours que la naissance de ma fille  a changé ma philosophie de vie, mentionne Augusto Nunez de la Torre. Tout le monde se plaint de ses malheurs, mais il y a toujours pire ailleurs. Le plus grand handicap de l’humain est dans sa tête. Les petits malheurs marquent les grandes différences. Ma fille est ma princesse, elle est une princesse guerrière ».

D’un tempérament plutôt tranquille, Carolina fonce dans la vie avec optimiste. Elle peint, dessine et pratique plusieurs sports. Elle parle anglais, français et espagnol.  Membre des amputés de guerre depuis l’âge de 2 ans, l’adolescente n’hésite pas à faire de la prévention auprès des jeunes, en leur rappelant l’importance de jouer prudemment.

Pour les Nunez de la Torre, l’Association est une véritable famille. D’ailleurs, le paternel souligne que si sa fille était née dans son pays d’origine, leur vie aurait été très difficile. « Il n’y aurait pas eu les Amputés de guerre pour nous soutenir et nous accompagner. Au Pérou, les gens l’auraient pointé du doigt. Ici, le ciel est ouvert pour ma fille, tout est possible pour elle, il lui suffit de prendre son envol et de voler aussi haut qu’elle le souhaite ».

Mélanie Calvé

Journaliste

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