Nathalie (nom fictif) a touché le fond du baril, il y a quelques années. Elle a même pensé au suicide, tellement elle ne voyait plus la lumière au bout du tunnel. Ce qui l’a sauvé, en fait, c’est justement la Lumière, qui est venue la chercher.
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Mariée, mère de trois enfants et enceinte d’un quatrième, son conjoint perd son emploi à quelques semaines des Fêtes. Elle-même tombe en congé de maladie, puisque vers la fin de sa grossesse, elle subit un malaise comparable à un AVC, qui la paralyse temporairement d’un côté du corps. À la suite de l’accouchement, elle tombe en congé de maternité, ne touchant que 55 % de son salaire.
Sa petite fille qui vient de naître est malade et nécessite des soins spécialisés à Montréal, tandis que l’on diagnostique un trouble de déficit de l’attention avec hyperactivité à l’un de ses garçons, avec une possibilité du trouble du spectre de l’autisme. C’en est trop pour le conjoint, qui quitte le domicile familial.
La situation financière de la famille, qui était déjà précaire, en prend un coup, même si la maman, avant d’être en congé, occupait un bon emploi et travaillait 40 heures par semaine. Le visage de la pauvreté a changé : ce ne sont plus seulement les assistés sociaux, de nos jours, qui vivent sous le seuil de la pauvreté. On retrouve quantité de gens qui travaillent, mais qui ne font que survivre.
Nathalie le dit d’emblée : elle n’était pas assez pauvre pour bénéficier de l’aide d’organismes comme Moisson Sud-Ouest. Mais elle a dû faire plusieurs démarches afin de permettre à ses enfants une vie normale. Les ressources manquent pour aider ces familles qui peinent à joindre les deux bouts malgré un salaire enviable.
Sauvée par sa foi en Dieu
Au moment où tout semblait basculer — elle avait refait son testament, s’était assuré qu’il y aurait suffisamment d’argent après son décès pour que ses enfants aient une vie meilleure —, elle a vu la Lumière qui sortait d’entre les feuilles d’un érable rouge. Et c’est, selon elle, ce qui l’a sauvée.
Bien qu’elle ait toujours été croyante, sa foi s’est réaffirmée à ce moment de sa vie. Alors que ses enfants avaient besoin de sa présence, en raison de leurs problèmes de santé, elle a choisi de ne travailler que 12 heures par semaine. « Même si j’ai moins d’argent qu’avant, j’ai plus qu’avant, » dit-elle émerveillée devant la générosité de la communauté qui l’entoure. « Dans la vie, il y a les pauvres, et il y a les pauvres de cœur. Je suis bien entourée par les gens de ma communauté paroissiale. Ce sont des gens de cœur, » admet-elle. Elle confie qu’elle redonne autant à sa communauté, qu’elle partage ce qu’elle reçoit avec d’autres familles dans le besoin. C’est sa façon à elle de donner au suivant, un concept beaucoup plus ancien qu’on ne le croirait. « Saint Vincent de Paul a tout donné ce qu’il avait aux plus pauvres, sans jamais rien attendre en retour. C’est ça, la charité : donner sans attendre quoi que ce soit. »
Aujourd’hui, Nathalie a un nouveau conjoint. Ensemble, ils attendent leur premier enfant, son cinquième à elle. Elle file le parfait bonheur, entourée de son petit monde. « Le bonheur, il est au fond de soi. C’est là qu’il faut aller le chercher, » dit-elle simplement. Parfois, la vie prend des décisions pour nous. C’est à chacun d’y trouver son bonheur malgré tout