Originaire du Burundi, M. Éric Kira éprouve, depuis toujours, le désir d’aider son Afrique natale. Ces dernières années, le Vaudreuillois s’est dédié à la construction d’une station de lavage de café pour ensuite se vouer à projet d’envergure, visant à améliorer l’électrification du Burundi.
(Photothèque)
En 1975, la famille de M. Éric Kira, immigre au Canada. En 2009, le père de M. Kira, demande à ses enfants, si l’un d’eux est intéressé à développer une terre de 17 hectares qu’il a héritée de sa mère. Considérant que ladite terre est située au Burundi, ils déclinent la proposition. Que pourraient-ils faire d’un si grand lopin de terre en Afrique? Tous les enfants refusent, sauf M. Kira qui en échangeant Burandais, réalise que ces derniers ont besoin d’une station de lavage pour la torréfaction du café.
Ainsi, M. Kira accepte la terre de son père. Bénéficiant de l’appui financier de L’ONG Cordaid et utilisant ses propres fonds, il fait construire une station de lavage de café pour les centaines de caféiculteurs de la région. « J’ai toujours voulu aider l’Afrique. En tant que réfugiés, nous avons longtemps été pauvres. En 1968, mon père a quitté le pays en tant que réfugié politique, lorsque j’avais 2 ans. Nous nous sommes retrouvés au Kenya, en Tazanie, Éthiopie puis au Canada. J’ai toujours désiré contribuer à développer l’Afrique et c’est ce que je continue à faire, aujourd’hui », mentionne M. Kira.
« Ensuite, le député du coin m’a contacté pour me dire qu’il y avait un problème d’électricité au Burandi. À tout moment, l’électricité cessait. Alors, les gens devaient utiliser des génératrices au diesel. Ça coûtait cher et c’est polluant. Il m’a alors été demandé de trouver une solution pour apporter l’électricité à plus grande échelle ».
Résolu à trouver une solution, M. Kira a alors contacté une centaine de compagnies solaires, sans obtenir de réponse favorable. Finalement, GIGAWATT Global, une compagnie hollandaise a répondu à l’appel. « Je leur ai dit que je pouvais leur louer mon terrain, au Burandi. En contact avec le député, la compagnie a négocié un programme d’achat au KW. Ils ont construit, sur la terre du père de M. Kira, une centrale solaire, de 7,5 MW, au montant de 12 M$. Avant, cela coûtait 0,52 $ le KW, maintenant, cela coûte 0,13 $, le KWh. Cela a changé la vie des gens. Ils survivaient en électricité avec le pétrole. Imaginez-vous, aujourd’hui avec la crise du pétrole? Comment feraient-ils, sans cette installation »?
Les panneaux solaires, installés en 2020, ont bonifié de 25 % l’électricité du Burundi. L’objectif de M. Kira est simple; il aimerait reproduire le projet avec des compagnies solaires, canadiennes. « On parle de sauver la planète, mais nous ne faisons rien. C’est possible de faire quelque chose, moi je l’ai fait. J’aimerais inviter des compagnies de panneaux solaires, au Congo. Ensuite, j’aimerais aller en Ouganda. Cela créera des emplois, ici et en Afrique, en plus de diminuerait les gaz à effet de serre ».
M. Kira conclut en mentionnant que nous sommes chanceux puisque nous avons l’hydro-électricité. Plusieurs pays n’ont pas d’hydro-électricité, mais ont du soleil. La matière première est là. Il y a 54 pays en Afrique, il est possible de faire une grande différence, pour ces citoyens.