Démarrer son entreprise en temps de pandémie. Si pour certaines personnes cela relève de la folie, c’est pourtant ce qu’ont fait Marie-Claude Pellerin et Martin Dionne, propriétaires de la boutique Caféine et Calories, située à Les Coteaux.
L’envie de s’ouvrir un commerce n’est pas d’hier pour Martin Dionne. La fibre entrepreneuriale a toujours été présente en lui. Mais c’est dans la première année de son union avec Marie-Claude que le projet s’est dessiné et que le chemin de l’accomplissement a pris toute sa forme.
« Nous aimons tous les deux les brûleries, confirme M. Dionne. Nous étions dans le Vieux-Québec à l’automne 2019 et nous parlions de nos projets. Comme Marie-Claude se passionne pour la confection de pâtisseries et que moi je suis un passionné de café, l’idée est donc venue de faire une combinaison de nos passions. »
Lorsqu’ils ont façonné leur projet, la Covid-19 ne faisait pas partie des plans. L’ennemie a commencé son ascension un mois après la signature du bail qui venait concrétiser le rêve de Martin Dionne et de Marie-Claude Pellerin.
« Nous avons signé le bail en février et le confinement a commencé en mars, dit Mme Pellerin. Malgré cela, nous nous sommes concentrés sur notre projet. Nous avons revu nos priorités. Nous sommes des gens créatifs. Martin s’est alors consacré corps et âme à la création d’un site internet et d’une boutique en ligne afin que les éventuels clients puissent commander en ligne. »
Pour les deux entrepreneurs, même si la pandémie sévissait de plein fouet, il n’était pas question de baisser les bras. Au contraire, ils ont refusé de broyer du noir et de sombrer dans le découragement.
« Nous nous sommes dit que les gens allaient continuer de célébrer, dit Marie-Claude. Les anniversaires ne s’arrêteront pas pour autant. Cependant, j’ai dû revoir la grosseur des gâteaux. Ils devaient être plus petits. Nous avons donc coupé dans les profits afin de pouvoir nous ajuster. »
Délais
L’ouverture officielle de Caféine et Calories a eu lieu le 12 mai dernier. À ce moment, le Québec était encore confiné. « Puisque nous sommes dans le domaine de l’alimentation, nous sommes considérés comme un secteur essentiel, dit M. Dionne. Mais, l’ouverture a pris plus de temps que nous pensions. Juste pour l’obtention du permis du MAPAQ, le délai a été plus long. Même chose pour les meubles. Il y a eu un délai dans la livraison. Toutefois, nous y sommes parvenus. »
Caféine et Calories est une boutique avec un concept pour apporter. Les clients ne consomment pas sur place. Malgré cela, Martin Dionne et Marie-Claude Pellerin ont été dans l’obligation d’acheter des matériaux afin de respecter les mesures sanitaires. « Nous n’avions pas prévu cela dans notre budget, indique Mme Pellerin. Nous l’avons fait, mais puisque nous ne désirions pas sacrifier l’expérience client, nous avons repoussé l’achat de quelques équipements. Mais, rien qui pouvait être visible pour le client. »
La qualité du service
M. Dionne s’est aussi donné un défi particulier. Pour lui, il est primordial d’avoir un lien avec les clients. « J’apprends le prénom des clients. Je m’intéresse réellement à eux. Nous voulons apporter du réconfort aux gens qui franchissent la porte de Caféine et Calories. Nos produits sont réellement bons. L’engouement est là. La preuve est qu’une chance que je n’ai pas eu le temps de mettre la boutique en ligne accessible, puisque nous n’aurions pas été capables de fournir à la demande. »
Trouver des travailleurs
Ouvrir une entreprise demande un nombre d’heures considérable pour un entrepreneur. Le faire en temps de pandémie est encore plus demandant. Ajouté à cela, le manque de main d’œuvre disponible.
« Notre plus gros défi a été d’engager des employés, de dire M. Dionne. Des milliers de personnes recevaient la Prestation canadienne d’urgence (PCU). Nous ne recevions pas de candidature. Nous avons donc travaillé plus de 75 h par semaine tout l’été. Nous n’arrivions pas à embaucher. Nous étions victimes de notre succès. Nous sommes finalement parvenus à engager du personnel. Ça fait du bien. Nous avons trois enfants donc, les moments en famille étaient rares. Cependant, nous sommes tout de même parvenus à préparer notre déménagement, à ouvrir un commerce et à préparer notre mariage. »
Bien avant de marcher sur le tapis rouge qui la mènera à l’autel vêtue de sa robe blanche, Marie-Claude Pellerin a reçu un cadeau qu’elle qualifie de valeur inestimable. « Il y a quelques années, j’étais co-propriétaire d’une pâtisserie dans les Laurentides, dit-elle. J’imagine que j’ai laissé ma marque, car une cliente m’a retrouvé. Lorsque je lui ai expliqué que mon commerce était à Les Coteaux, soit à une heure de route, elle m’a dit qu’elle embarquait dans sa voiture et qu’elle s’en venait. Elle m’a dit que cela faisait plus d’un an qu’elle me cherchait afin de manger mes pâtisseries. »