Le nom de Danny Fafard vous est peut-être inconnu. Mais si un jour, vous allez faire un court séjour au Nunavik, vous courrez la chance d’entendre parler de lui. Pour cause, il y entraîne le hockey.
(Photothèque)
Danny Fafard n’en est pas à ses premiers coups de patin à Kuujjuaq. Il fait partie du programme Kuujjuaq mineur hockey association depuis 10 ans. Pour l’homme de 53 ans, il est primordial de tenter de faire une différence dans la vie des jeunes autochtones. L’approche de M. Fafard passe par le hockey, mais un important travail hors de la glace peut s’avérer salutaire et faire une grande différence dans la vie de ces adolescents.
Suicide
La réalité des jeunes de Vaudreuil-Dorion et les adolescents inuits du Nunavik sont bien différents. Là-bas, l’ennemie numéro 1 n’est pas l’étudiant qui détient le nouveau cellulaire haut de gamme, c’est plutôt le suicide.
« Je dirais que tous les deux mois, il y a quelque chose qui arrive, fait savoir M. Fafard. J’essaie de changer cela en inculquant des valeurs aux jeunes. Je répète souvent qu’ils ne doivent pas avoir peur de rêver. C’est difficile, car les jeunes à Kuujjuaq ont de la difficulté à s’imaginer dans l’avenir. »
Danny Fafard n’est pas qu’un simple instructeur de hockey à Kuujjuaq. Il se doit d’être un motivateur hors pair. « Je crois au développement et au respect de chaque individu, insiste celui qui revient dans la région que seulement 4 mois par année. J’évolue depuis plusieurs années comme instructeur de hockey. J’ai créé le programme de hockey « L’arc-en-ciel » pour débutant ainsi qu’un programme de motivation pour des jeunes de 9 à 16 ans. Je crois profondément que les jeunes doivent apprendre non seulement la technique de leur sport, mais aussi apprendre les leçons de vie que les défis du sport leur offrent, pour devenir les leaders de demain. Ayant personnellement bénéficié de cette philosophie par un instructeur spécial lorsque je jouais au hockey, cette personne m’a transmis la vision et la force de croire en moi. »
Pour l’entraîneur qu’il est, les victoires sont moins importantes que l’effort scolaire. D’ailleurs, les joueurs qui intègrent le programme sont sélectionnés par leur implication dans la collectivité et surtout, grâce à leur assiduité scolaire.
« Nous avons mis sur pied un système de récompenses que l’on appelle les briques, explique Danny Fafard. Les jeunes doivent cumuler des points. Pour cela, ils doivent venir aux entraînements, participer à des travaux communautaires et, surtout, en faire leurs devoirs. Les enseignants remettent également des briques donc la persévérance scolaire est importante ».
Notons que le décrochage scolaire est quatre fois plus élevé au Nunavik que la moyenne provinciale et que le taux de suicide par habitant est d’environ six à sept fois celui du Québec, et ce, depuis 20 ans.