L’Immigration a fait la une dans les médias alors que François Legault annonçait sa réforme de l’immigration. Il s’agirait, selon le premier ministre, d’une réforme visant à améliorer le processus d’intégration des nouveaux arrivants. Mais qu’en est-il de l’immigration dans notre région? Sont-ils bien reçus? S’intègrent-ils?
Réseaux Emploi Entrepreneurship. Alina Bulhac et Me Martine Durocher. (Photo Nicola Di Narzo)
Pour élucider les mythes concernant l’immigration, l’équipe de VIVA média a rencontré Réseaux Emploi Entrepreneurship situé en bordure du boulevard Harwood pour mieux comprendre cette réalité présente aussi dans notre région.
Comme point de départ, il serait tout aussi important de mentionner le profil socio-économique de la région publié dans les derniers jours par Développement (DEV) Vaudreuil-Soulanges qui présente des données à jour de la réalité de l’immigration. Des données intéressantes sur plusieurs aspects et qui démontrent que dans les cinq dernières années, seulement 1,1 % des nouveaux arrivants dans la région provenaient de l’extérieur du Canada. Bien certainement, cela ne tient pas compte des immigrants arrivés d’abord ailleurs au Canada et qui se sont ensuite transférés dans la région, mais cela nous donne tout de même un portrait plus précis de la situation.
Les métropoles au détriment des régions
Ces chiffres plutôt bas sont facilement expliqués par le choix des métropoles comme lieu d’arrivée au détriment des régions. Les métropoles offrent en effet de nombreux avantages aux nouveaux arrivants. La proximité des services, la disponibilité des moyens de transport et aussi les communautés d’appartenances très significatives.
Parmi ceux et celles qui viennent s’installer chez nous, en région, de nombreuses ressources existent et Réseaux Emploi Entrepreneurship est présent aussi pour aider ces personnes dans le processus d’accueil autant que dans les processus de francisation et d’intégration sur le marché du travail (par des programmes connus comme le PRINT et Mobilité-Diversité qui proviennent du MIDI, ainsi que le PRIIME, qui provient du Ministère de l’Emploi, etc.)
Le gouvernement Legault affirmait lors de sa réforme que les nouveaux arrivants manquent de soutien et font ce qu’ils veulent. Il voudrait toutefois favoriser leur francisation et leur intégration en emploi ainsi que pallier les pénuries de main-d’œuvre en région. Il dit que cela sera possible en passant par un encadrement contraignant et inédit des nouveaux arrivants.
Il faudrait toutefois se poser la question si le réel problème se situe au niveau des immigrants qui font ce qu’ils veulent ou si l’enjeu majeur n’est pas plutôt de faire connaître les ressources aux nouveaux arrivés ainsi qu’aux entreprises locales qui pourraient jouir de plusieurs ressources pour employer des immigrants.
Des résultats positifs au-delà des défis
Malgré les défis nommés par le gouvernement Legault, notre région connaît aussi des résultats positifs. L’intégration des immigrants présente plusieurs défis, mais les ressources mises en place sont de plus en plus connues et valorisées.
« De notre côté, nous voyons de plus en plus de résultats positifs, affirme Me Martine Durocher, Coordonnatrice au Service d’intégration des immigrants chez Réseaux Emploi Entrepreneurship. Les personnes de la société locale et les entreprises locales sont de plus en plus sensibilisées et se mobilisent davantage pour aller chercher l’information relative à l’immigration, aux conditions d’emplois et aux ressources disponibles. Cela nous réjouit puisque notre but est d’aider à mieux comprendre et à démystifier la complexité des lois et faire découvrir les ressources disponibles. »
Un exemple typique de cette intégration est l’histoire d’Alina Bulhac. Ayant quitté avec regret sa Moldavie natale, Alina arrive au Canada, armée de ses rêves, avec son mari et son enfant. Rapidement, ses plans sont changés! L’attente d’un deuxième enfant force le jeune couple à revoir leur plan d’action. Alina qui parlait déjà le français devait se trouver un travail pendant que son mari étudiait et, maintenant, son mari doit travailler pour soutenir la famille. Malgré les défis de leur arrivée, ils décident rapidement de venir s’installer dans la région y trouvant un lieu de tranquillité. S’intégrant avec succès, Alina est maintenant à l’emploi de Réseaux Emploi Entrepreneurship. « Je vois beaucoup de gens dans mon travail qui se retrouvent devant de nombreux défis à leur arrivée au pays et dans la région, je deviens pour eux un témoignage que la réussite est possible, qu’il faut persévérer malgré les difficultés », conclut Alina de son français impeccable, décoré d’un charmant accent moldave, communiquant un espoir contagieux dans ses yeux qui brillent d’un mélange d’émotions et de nostalgie.
