Le nouveau sport national des Québécois à l’ère de la COVID-19, c’est la marche. La faible circulation automobile facilite la chose, mais le bilan routier 2019 de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) rappelle qu’il ne faut pas baisser la garde lorsqu’on sort se dégourdir les jambes.
Globalement, le bilan de 2019 est le deuxième meilleur de l’histoire. La SAAQ fait état de 333 décès l’an dernier, soit 22 de moins qu’en 2018. Le nombre de blessés graves a également baissé, tandis que les décès chez les jeunes de 15 à 24 ans ont diminué de 23,9 % par rapport à la moyenne de 2014 à 2018.
« Il y a près de 50 ans, six personnes mouraient chaque jour sur les routes du Québec, alors qu’on compte aujourd’hui moins d’un décès par jour, constate Marco Harrison, expert en sécurité routière et directeur de la Fondation CAA-Québec. On doit se réjouir de cette amélioration, mais aussi garder en tête que chacune de ces pertes de vie est évitable : nous devons donc continuer de sensibiliser le public afin que le bilan s’améliore encore. »
Les piétons surreprésentés
Ce portrait global positif cache certaines données inquiétantes à propos des piétons, qui sont, avec les cyclistes, les usagers de la route les plus vulnérables. Les 71 personnes décédées en marchant sur le réseau routier en 2019 représentent une hausse de 18,7 % par rapport à la moyenne des cinq années précédentes.
Pourtant, les véhicules récents sont de mieux en mieux conçus pour protéger les marcheurs et les cyclistes en cas d’impact, notamment à l’aide de zones d’absorption intégrées à leur partie avant. Un nombre croissant de modèles proposent également un dispositif de freinage automatique d’urgence pouvant détecter les piétons.
« La technologie distrait-elle trop les conducteurs? Les piétons prennent-ils trop de risques? Les infrastructures sont-elles assez sécuritaires? Répondre à ces questions permettra de mieux protéger les usagers vulnérables», déclare Marco Harrison, expert en sécurité routière et directeur de la Fondation CAA-Québec.
Éduquer pour s’améliorer
Qu’on se le dise, la pandémie de COVID-19 aura probablement pour effet d’améliorer le bilan routier pour 2020 parce qu’elle a fait chuter la circulation partout au Québec. Les chiffres des dernières années sont sans équivoque : il faudra multiplier les actions pour protéger davantage les piétons.
« Ce n’est pas le temps de relâcher nos efforts ou de prendre de mauvaises habitudes parce qu’il y a moins de monde sur les routes. La Fondation CAA-Québec continuera donc d’agir concrètement pour sensibiliser le public aux meilleurs comportements à adopter », promet M. Harrison.