Parmi les traditions reliées aux Régates de Valleyfield qui ont disparu, trône en tête de lice celle reliée à l’élection de la Reine des Régates. En effet, l’évènement tenait autrefois un programme royal visant à couronner l’ambassadrice des courses d’hydroplanes de l’édition en cours.
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L’origine de cette tradition, qui a perduré pendant 37 ans, remonte à 1952, année où Thérèse Vincent a été nommée première Reine des Régates conséquemment au succès remporté lors de sa vente de billets. Le processus menant au couronnement de la Reine des Régates était tout un évènement! Si au départ, l’heureuse élue était nommée par la somme des billets vendus, ce ne fut pas le cas pour les Reines, Mlle et Miss qui suivirent.
Mme Brigitte Leblanc, dernière Miss Régates à être couronnée en 1988 lors du 50e anniversaire de l’évènement, souligne qu’il s’agissait d’un concours alliant la beauté et la personnalité. Si l’apparence physique comptait, les aptitudes sociales comptaient beaucoup plus. Mme Leblanc mentionne qu’il était important de savoir ce qui pouvait être dit. D’ailleurs, le regretté Serge Marcil l’avait aidé à se préparer.
En amont de l’entrevue, Mme Leblanc craignait que ses souvenirs se soient effacés avec le temps. Après tout, trente-cinq années se sont écoulées depuis cet été d’effervescence durant lequel elle a énormément appris. À peine l’entrevue débutée, celle qui est reconnue comme étant Brigitte de la Frite à Brigitte survole ses souvenirs avec fébrilité. Loin d’être déficients, ils sont nombreux et tous empreints de douceur.
« Cela se déroulait sur deux semaines d’activités. La première élimination se déroulait à la Discothèque Première édition. Le spectacle où on couronnait la Miss Régates se passait sous une tente sur le site. Il y avait entre 1500 et 2000 personnes qui assistaient à la soirée », raconte celle qui a remporté le titre de la dernière Miss Régates. Elle ajoute que s’exprimer devant cette foule était requérait une certaine dose de confiance en soi. Les candidates devaient s’exprimer sur différents sujets et répondre notamment à deux questions importantes.
Le rôle derrière le titre
Assister aux soupers spéciaux des Régates ; souper homard, souper steak et souper spaghetti. Assister aux conférences de presse. Être l’invitée d’émissions de radio, représenter l’évènement, accueillir les prestigieux invités et remettre les trophées aux gagnants figuraient parmi les responsabilités de celles qui portaient la couronne.
Une expérience enrichissante
Tandis qu’elle endossait son rôle avec sérieux, Mlle Leblanc a fait des rencontres marquantes. « J’ai rencontré Bernard Landry, Jacques Parizeau et Robert Bourassa. À partir du moment où j’ai rencontré le premier ministre, j’ai commencé à regarder ce qui se passait au niveau politique ». Aussi, Mme Leblanc mentionne que l’expérience de cet été-là a confirmé qu’elle désirait travailler avec le public. Cela a bonifié sa confiance en elle et cela a accentué des aptitudes qu’elle ignorait posséder.
Valsant entre ses souvenirs, celle qui n’a rien perdu de sa beauté, de sa fougue et de sa personnalité, mentionne que l’expérience était saine et misait sur le potentiel des candidates. Contrairement à la pensée populaire, il ne s’agissait en rien d’un concours exploitant les jeunes filles. C’était un « trip de filles » où ces dernières s’aidaient et s’encourageaient. Il n’y avait pas de défilé en bikini et Mlle Leblanc s’est sentie entourée, protégée, valorisée et appréciée au-delà de son apparence physique.
D’ailleurs elle sourit en songeant qu’à la question « que désirez-vous faire plus tard », elle avait répondu avoir son propre restaurant. Aujourd’hui, Brigitte Leblanc est précisément là où elle aspirait être