Au premier regard, on est tout de suite conquis par l’évidente intégrité de Betty Riel, comme si cela était en quelque sorte inscrit dans son aura. Pas étonnant que les gens frappent régulièrement à sa porte pour lui remettre un chèque pour sa fondation ou même des tricots pour être vendus à l’encan quelque part dans le Haut-Saint-Laurent… C’est que le bénévolat est pour cette belle dame au coeur sur la main une manière de vivre, d’aimer, d’espérer.
Elizabeth Jock est pourtant née aux États-Unis et passe sa jeunesse à Fort Covington, près de Dundee. Déjà à 14 ans, elle aide sa grand-mère qui épaule le curé de la paroisse. À 17 ans, elle fait la rencontre de Gilles Riel, un jeune Québécois de 18 ans. C’est le coup de foudre. Ils tombent follement amoureux l’un de l’autre, se marient et s’installent à Huntingdon. C’était il y a 59 ans.
Cinq enfants viendront rapidement cimenter leur union. « Avec tous ces enfants, il était primordial que je m’implique dans les comités d’école, se rappelle-t-elle. Cela a été l’essentiel de mon bénévolat pendant que mes enfants fréquentaient l’école. J’ai eu aussi des emplois salariés, dont 23 années à la pharmacie locale et j’en conserve un excellent souvenir. »
Pour fêter leurs 60 ans, le couple décide de partir à motocyclette pendant un mois. « Nous nous sommes rendus jusqu’en Alaska, une petite balade de plus de 20 000 kilomètres aller-retour, raconte-t-elle avec le sourire. Comme je ne conduisais pas la moto, je n’avais qu’à bien me tenir sur le siège arrière. On peut dire que nous avons atteint ensemble le point zéro. »
À mesure que les années passent, le couple constate qu’il perd beaucoup d’amis et de connaissances à cause du cancer. En 2005, avec la collaboration du notaire Claude Pilon, elle met sur pied la Fondation Betty Riel dont le but est d’amasser des fonds destinés au transport des malades atteints du cancer vers des hôpitaux de Montréal pour leurs traitements médicaux. La fondation s’associe en même temps avec le Service d’accompagnement bénévole et communautaire (SABEC), un organisme qui coordonne des chauffeurs bénévoles à cet effet.
Depuis 13 ans, la Fondation Betty Riel a procuré l’équivalent de plus de 200 000 $ en service de transport aux malades du cancer sur le territoire des 13 municipalités qui constituent la MRC du Haut-Saint-Laurent. Chaque année, la Fondation organise une foule d’activités pour amasser des fonds pour cette cause qui lui tient à coeur. Cet été, la Fondation invite la population à s’inscrire et à commanditer le Triathlon qui aura lieu le 25 août dans la vallée de la Châteauguay.
L’an dernier, Betty a perdu son mari, décédé suite à un cancer fulgurant. C’était, plus que jamais, le grand amour de sa vie. « Jamais il n’a manqué de me dire comment il me trouvait belle, dit-elle, l’oeil soudain embué. J’avoue qu’aujourd’hui, c’est cela que je manque le plus! »
C’est maintenant au tour de la population du Haut-Saint-Laurent de le lui dire : « Betty Riel, vous êtes une très belle personne! »
Denise St-Germain
Correspondante bénévole du Haut-Saint-Laurent