Saint-Étienne-de-Beauharnois – À Saint-Joseph-de-Beauce, Ferme-Neuve, Mirabel et Notre-Dame-du-Nord au Témiscamingue, Sylvain Noël est aussi populaire que le pilote Andrew Tate aux Régates de Valleyfield.
Sylvain Noël continue d’exercer sa domination sur le circuit québécois des courses d’accélération de camions lourds. Son camion (à gauche), propulsé par un moteur de 17 litres qui développe environ 3500 chevaux-vapeur, apparaît en duel sur cette photo avec Martin Lalonde de Châteauguay.
(Photothèque)
Depuis une dizaine d’années, le résident de Saint-Étienne-de-Beauharnois fait vibrer les mordus des épreuves d’accélération de camions au volant de son mastodonte qui développe 3500 forces de moteur. Sur les pistes du circuit de la Fédération des événements de courses de camions lourds du Québec (FECCLQ), le compétiteur âgé de 49 ans s’est façonné une feuille de route qui fait figure de dynastie.
Au cours du récent week-end de la fête du Travail, Sylvain Noël a tout raflé à l’événement considéré comme la Coupe Stanley des « drags » de camion à Saint-Joseph-de-Beauce. Victorieux dans les 3 classes au programme, Open, A Bobtail (camion seulement) et A Chargé (avec remorque), il s’est retrouvé au cercle des vainqueurs pour une 8e fois dans les 9 dernières années, les éditions 2020 et 2021 ayant été annulées en raison de la pandémie. Du même coup, Sylvain s’est assuré d’un 5e championnat des points de la FECCLQ (2014, 2015, 2016, 2019, 2022).
Lors de la dernière conquête à Saint-Joseph-de-Beauce, le camionneur a poussé son tracteur routier pesant une dizaine de tonnes à la vitesse de 95 milles à l’heure (151 km/h) sur une distance de 780 pieds (238 mètres). Accroché précédemment à une remorque pour augmenter la charge totale à quelque 40 000 kg (près de 88 200 livres), le poids lourd a filé à 55 m/h (88,5 km/h) en route vers le titre.
Le parcours gagnant n’a pas été de tout repos pour les équipiers du « Noël Racing Team ». La transmission du camion « Caterpillar » C-15 de 10 000 kg (22 000 livres), doté d’un engin turbo de 17 litres, a flanché à l’arrivée de la finale « A Chargé ». « J’ai quand même pu compléter la course mais nous avons dû faire vite pour remplacer la transmission en vue de la finale A Bobtail. On l’a changée en 12 minutes et 41 secondes, ce qui constitue sûrement un record », de relater Sylvain Noël.
Initié à l’accélération de camions par un ami en 2008 après plusieurs années dans les courses d’autos sur glace, sur terre battue et asphalte, Sylvain a eu le coup de foudre pour cette discipline. « Quand j’ai vu ça une première fois, j’étais émerveillé », se souvient celui qui a fait ses débuts dans la classe C à Mont-Laurier en 2009 avant de gravir les échelons pour connaître ses premiers succès en 2010 (classe B), 2011 et 2012 dans la catégorie « A chargé ».
Le niveau d’accélération atteint par son camion à chaque sprint est phénoménal. Invité à quelques reprises dans des exhibitions, Sylvain a été plus rapide en duel que des voitures performantes de la trempe des Ferrari, Corvette et BMW. L’adrénaline coule dans ses veines à chaque départ, cette sensation étant amplifiée par les encouragements tout aussi bruyants du public.
« Pour ma part, rien ne se compare à l’accélération de camions. Le feeling reste le même chaque fois que je pèse sur l’accélérateur pour atteindre la puissance maximale », a exprimé Sylvain Noël qui a triomphé cette année à chacune de ses sorties lors des événements tenus à Baie-des-Fève, Ferme-Neuve, Mirabel (Diesel Fest) et Saint-Joseph-de-Beauce, en plus prendre part à quelques compétitions de tire de camion.
Le champion veut continuer d’assouvir sa passion pour son sport de prédilection dans les prochaines années, d’autant plus que la relève familiale se pointe au sein de l’équipe « Noël Racing ». Son fils de 20 ans, Vincent est saisi de la même ferveur pour l’accélération de camions et un intérêt grandissant se manifeste chez son frère cadet, Gaby, âgé de 17 ans.
Le copropriétaire de l’entreprise familiale en transport, excavation, drainage et déneigement « Transport Noël & Fils », qui compte 25 camions en plus de 11 pelles mécaniques, pense déjà à ses premières montées en puissance de l’année 2023.
Le Challenge 255 se tient à Baie-du-Febvre et non pas Baie-des-Fève comme mentionné dans l’article