L’économiste Pierre Cléroux prévoit une importante croissance économique | VIVA MÉDIA Skip to main content

Salaberry-de-Valleyfield – Malgré les incertitudes liées à la nouvelle vague de COVID-19 et à la guerre en Ukraine, il faut s’attendre à une forte croissance économique au Québec et au Canada en 2022.

Tel a été le portrait dressé par l’économiste Pierre Cléroux lors d’une conférence prononcée dans le cadre des « Rendez-vous économiques » de la Chambre de commerce et d’industrie Beauharnois Valleyfield Haut-Saint-Laurent, jeudi dernier au Manoir Grant à Salaberry-de-Valleyfield.

Le vice-président Recherche et économiste en chef de la Banque de Développement du Canada (BDC) estime que le produit intérieur brut (PIB) devrait plancher sur l’augmentation de 4,6% ressentie en 2021. « Le prix des matières premières va rester élevé. Le bois et le fer ont atteint des records d’exportation au pays. Les investissements seront à la hausse », prédit le conférencier chevronné, qui s’est dit content de revenir à la maison, ayant fait ses études secondaires et collégiales à Salaberry-de-Valleyfield.

M. Cléroux prévient tout de même que la prochaine année comportera son lot de défis dont l’augmentation du taux d’inflation, les problèmes en lien avec les chaînes d’approvisionnement et la pénurie de main-d’œuvre. Dans le dernier cas, les difficultés des entreprises à recruter du personnel repose sur le fait que 19,7% de la population sera bientôt âgée de 65 ans et plus.

« La pénurie de main-d’œuvre n’a rien à voir avec la pandémie, c’est à cause du vieillissement de la population. Les ‘’baby boomers’’ se retirent en masse et le taux de chômage, à 4,5%, est le plus bas depuis 30 ans. C’est une bonne nouvelle pour les travailleurs et vos enfants auront un emploi toute leur vie. Les employeurs devront toutefois s’ajuster », de signifier celui qui aide des propriétaires d’entreprises à comprendre les risques et les occasions que recèle le contexte économique.

M. Cléroux a mentionné que les entreprises doivent investir dans la technologie et notamment dans l’automatisation pour pallier le manque de main-d’œuvre. Les employeurs devront également être créatifs et offrir des horaires plus flexibles. « De plus en plus d’entreprises forment leur main-d’œuvre », évoque le conférencier.

L’économiste, qui a déjà travaillé pour le gouvernement de l’Arabie saoudite, devait ajouter que les employeurs devront tenir compte de la transition vers la neutralité carbone. « La prochaine décennie sera celle de l’environnement. De nouveaux règlements seront en vigueur pour réduire l’empreinte carbone », souligne M. Cléroux.

Quant aux deux grandes incertitudes qui planent actuellement au-dessus de nous, le conférencier invité croit que la société est mieux préparée pour faire face à la 6e vague de la pandémie. « Les économistes peuvent constater que la pandémie n’est pas terminée, mais que les impacts sont presque finis. »

En ce qui a trait aux conséquences de la guerre en Ukraine, M. Cléroux affirme que le prix des matières de base va demeurer haut tant et aussi longtemps que le conflit persistera. « Il faudra payer plus cher pour le pétrole, les produits alimentaires ainsi que les métaux comme l’aluminium car la Russie produit beaucoup de ces matières premières. La guerre aura également un effet sur l’immigration et l’arrivée de nombreux Ukrainiens est à prévoir », de conclure Pierre Cléroux.

Le conférencier Pierre Cléroux, économiste en chef de la BDC, a été accueilli par Éliane Galipeau, directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie Beauharnois Valleyfield Haut-Saint-Laurent, Suzanne Carrier, présidente, Maxime Arsenault, vice-président, et Francis Mastromatteo, vice-président Montréal chez BDC.

(Photos : Denis Bourbonnais – La Voix Régionale)

Denis Bourbonnais

Journaliste

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