Selon l’association Restaurants Canada, 800 000 emplois ont déjà été perdus à l’échelle nationale dans le secteur des services en raison de la maladie COVID-19, y compris plus de 175 000 rien qu’au Québec, et ceux-ci risquent de ne pas revenir si les conditions actuelles persistent.
Les restaurants ayant maintenant du mal à payer leurs loyers et autres factures dues en avril, l’association nationale a mené une enquête pour faire la lumière sur la conjoncture actuelle de cette industrie. Les réponses des exploitants de services alimentaires de toutes les régions du pays ont révélé ce qui suit :
- Quatre restaurants sur cinq ont fait des mises à pied depuis le 1er mars.
- Sept restaurateurs sur 10 devront réduire davantage les heures ou faire d’autres mises à pied si les conditions ne s’améliorent pas.
- Près d’un restaurant sur 10 a déjà fermé définitivement ses portes et encore 18 pour cent fermeront pour de bon d’ici un mois si les conditions actuelles persistent
« Non seulement notre industrie est-elle l’une des premières à avoir ressenti les répercussions de la COVID-19, mais nous sommes l’une des plus durement touchées jusqu’à présent, avec la perte de près des deux tiers de notre main-d’œuvre à ce jour, déclare Shanna Munro, présidente-directrice générale de Restaurants Canada. Depuis 75 ans que notre association représente les services alimentaires canadiens, ce sont de loin les pires statistiques jamais enregistrées. »
Le secteur québécois des services alimentaires est une industrie au chiffre d’affaires de 16 milliards de dollars comptant pour quatre pour cent du PIB de la province. Si les conditions ne s’améliorent pas, Restaurants Canada estime que les ventes des services alimentaires du Québec accuseront une chute de plus de 3,7 milliards de dollars pour le deuxième trimestre de 2020.
Une reprise forte et rapide
Restaurants Canada poursuit ses efforts auprès de tous les ordres de gouvernement pour renforcer les mesures déjà prises dans les domaines suivants afin de fournir aux entreprises de services alimentaires des protections et des secours plus immédiats et les aider à rouvrir leurs portes et à réembaucher leur personnel :
- Loyers : Les locateurs doivent faire preuve de souplesse en permettant des périodes libres de paiements. Les exploitants de services alimentaires ont besoin d’un effort coordonné, dirigé par le gouvernement, combiné à l’émission d’ordonnances de non-éviction par les municipalités afin d’alléger la pression. Une injonction contre les évictions donnerait le temps aux gouvernements de rassembler les parties prenantes autour de la table afin d’élaborer des solutions immédiates et à long terme qui répondent aux besoins de toutes les parties.
- Accès à des fonds de roulement : Avec des recettes pratiquement nulles pour la plupart des entreprises de services alimentaires, beaucoup ont déjà presque ou entièrement épuisé leurs fonds de réserve. Les mesures actuelles pourraient devoir être prolongées et de nouvelles solutions mises en place pour assurer que les restaurants disposent des liquidités nécessaires pour rouvrir leurs portes une fois que les règles de distanciation physique seront relâchées.
- Main-d’œuvre : Un élargissement des conditions d’admissibilité et des délais d’accès à la subvention salariale de 75 % aiderait les restaurants non seulement à conserver leur personnel actuel, mais également à réembaucher les employés mis à pied.
La situation actuelle place plusieurs propriétaires dans une évidente précarité. C’est le cas de Mélanie Leblanc, copropriétaire du restaurant italien Scaloppini, ouvert depuis le 4 mars. Madame Leblanc et son conjoint réfléchissent activement aux possibilités qui s’offrent à eux. Par exemple, il n’est pas exclu qu’ils offrent éventuellement une formule de plats à emporter.