Près de 400 000 Québécois vivent avec une maladie grave liée au tabagisme | VIVA MÉDIA Skip to main content

En cette Semaine pour un Québec sans tabac, le Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS) tient à rappeler que, tout comme la pandémie, le tabagisme demeure un enjeu majeur de santé publique au Québec. En effet, bien que la COVID-19 soit un enjeu de première importance, il ne faut pas perdre de vue que, quotidiennement, plus de gens, en moyenne, meurent du tabagisme que de la COVID-19 dans le monde.

La Semaine pour un Québec sans tabac donne cette année la parole aux victimes du tabagisme et souhaite démontrer les effets dévastateurs du tabac sur la santé des fumeurs et sur la vie de leurs proches, inévitablement concernés. Comme pour toutes les personnes touchées par les conséquences bien réelles du tabagisme, ces histoires dramatiques auraient pu être évitées.

« Le tabagisme est encore trop présent au Québec et continue de faire des ravages, affirme d’entrée de jeu Annie Papageorgiou, directrice générale du CQTS. Près de 400 000 Québécois.es vivent avec une maladie grave liée au tabagisme et 13 000 personnes meurent chaque année à cause du tabac, ce qui équivaut à plus de 35 morts par jour. C’est une réalité qui ne devrait pas exister et malheureusement, la COVID-19 n’a aidé en rien ce fléau. Pendant la pandémie, près d’un fumeur sur deux âgé de 18 à 24 ans a augmenté sa consommation de tabac. Dans les groupes de discussion ayant servi à guider la réalisation de la campagne, des participants ont notamment affirmé que le stress, l’ennui et la solitude auraient influencé négativement leurs habitudes tabagiques. Ce sont des hypothèses, mais cela pourrait expliquer l’augmentation de la consommation de tabac dans le contexte pandémique », conclut-elle.

À elle seule, cette information confirme l’utilité de cette campagne de sensibilisation, surtout quand on sait que les fumeurs sont plus à risque d’être hospitalisés s’ils sont infectés par la COVID-19 que les non-fumeurs, et plus à risque d’en mourir. Pour Annie Papageorgiou, « avec tout ce que l’on sait aujourd’hui, on ne peut pas être des témoins passifs de cette pandémie silencieuse. »

Des chiffres alarmants
« Le tabac cause 16 types de cancers et 21 maladies chroniques. Le constat est clair; quand on fume, on augmente son risque de vivre avec une maladie qui limite ses activités quotidiennes tout au long de sa vie, qui raccourcit le nombre d’années de vie en

bonne santé et qui est susceptible de causer la mort », précise le Dr Alain Poirier, directeur de la santé publique du CIUSSS de l’Estrie-CHUS.

Les cancers sont souvent la figure de proue des conséquences du tabagisme, mais un grand nombre de fumeurs et de non-fumeurs souffrent de divers troubles de santé très graves, qui se matérialisent bien avant la mort, comme :
● Les accidents vasculaires cérébraux;
● La perte de la vue;
● Les anévrismes;
● Le diabète;
● La dysfonction érectile;
● L’infertilité.

Concrètement, les fumeurs sont :
● 20 fois plus susceptibles de développer un cancer du poumon que les non-fumeurs;
● 4 fois plus à risque de subir un accident vasculaire cérébral;
● 3 fois plus à risque de mourir d’une maladie cardiaque ou de souffrir de dégénérescence maculaire;
● et plus à risque de développer le diabète et plusieurs maladies pulmonaires chroniques.

« Que ce soit des parents, des amis, un conjoint ou votre enfant, un fumeur sur deux meurt à cause du tabagisme et la moitié de ces décès sont des personnes âgées de seulement 35 à 69 ans, ajoute le Dr Poirier. Heureusement, il y a de l’espoir; arrêter de fumer réduit les risques de mourir d’une maladie liée au tabagisme et permet de gagner jusqu’à 10 ans de vie. C’est de loin la meilleure décision à prendre pour sa santé et celle de nos proches! »4

L’acteur, écrivain et ultramarathonien Patrice Godin est porte-parole de la Semaine pour un Québec sans tabac pour une 3e année. « J’ai fumé pendant 25 ans et j’ai cessé de fumer il y a 14 ans. Quand on commence, on ne pense pas aux conséquences à venir. J’étais jeune et je me croyais invincible, mais comme tous les fumeurs, j’ai eu à faire face aux effets néfastes du tabagisme sur ma santé. Au fil du temps, fumer a joué négativement sur plusieurs aspects de ma vie et celle de mes proches. J’ai eu peur de faire un infarctus, de mourir et de ne pas voir mes filles grandir. Arrêter de fumer n’a pas été facile et j’ai dû essayer plusieurs fois avant d’y arriver pour de bon, mais j’ai réussi et je suis convaincu que d’autres peuvent le faire ! », mentionne-t-il.

« Profitons de la Semaine pour un Québec sans tabac pour discuter du tabagisme avec nos proches, aider les fumeurs dans notre entourage à cesser de fumer ou encore sensibiliser un jeune à l’importance de ne pas commencer à fumer. Ça peut faire toute la différence ! », ajoute en conclusion Patrice Godin.

Mélanie Calvé

Journaliste

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