La pénurie de main-d’œuvre touche particulièrement le milieu de la santé. La famille d’un résident du Centre d’hébergement Docteur-Aimé-Leduc à Salaberry-de-Valleyfield accepte de partager son histoire, mais, sous le couvert de l’anonymat afin que les gestionnaires de l’établissement ne prennent pas en inversion la personne hébergée.
Selon la dame rencontrée, il ne faut surtout pas critiquer les gens sur le plancher. Que ce soient les infirmières, infirmières auxiliaires, préposées aux bénéficiaires ainsi que tous les travailleurs qui ont des contacts avec les patients, ceux-ci redoublent d’efforts afin d’apporter de bons soins.
« Les travailleurs de la santé sont des perles, dit la dame. Le problème vient d’en haut. C’est là qu’il faudrait que ça bouge. Il manque de personnel. Malheureusement, je ne crois pas que la situation va s’améliorer. En ce moment, c’est comparable à l’année dernière pendant les vacances. Ça sera très difficile cet été. »
Deux bains par semaine
Le gouvernement a mis en place une politique qui stipule que les patients ont le droit d’avoir deux bains par semaine. Cependant, la dame précise que cela est très loin de la réalité.
« Ce sont uniquement de belles paroles, dit la dame. Il n’y a pas suffisamment de personnel pour faire cela. Parfois, les patients doivent rester au lit toute la journée, car il n’y a pas le personnel requis pour travailler adéquatement. Pour donner une idée, lorsqu’il n’y a pas le nombre suffisant d’employés pour travailler légalement, la direction fait une demande auprès de Garda World pour qu’un agent se présente. Cette personne ne fait rien. Elle est là uniquement s’il arrive une urgence. »
5 millions
Le 23 février dernier, la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, a annoncé l’octroi d’un financement de 5 millions de dollars afin d’améliorer l’environnement physique dans les CHSLD.
« C’est n’importe quoi. À quoi ça sert de mettre de beaux cadres ou de faire des murales si les patients ne sont pas levés. L’impact du manque de personnel se fait ressentir. Les travailleurs sont épuisés. Ils ont beau faire leur possible, mais le gouvernement ne semble pas regarder dans la bonne direction. »
Dépense particulière
La dame assure que certaines décisions prises sont douteuses. Elle se questionne d’ailleurs sur la pertinence d’avoir sécurisé les toilettes publiques au Centre docteur Aimé-Leduc. « C’est rendu que les portes des toilettes publiques ont une poignée à code. Il restait de l’argent dans une enveloppe donc, les dirigeants ont décidé de dépenser. »
À la suite de la publication, le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Ouest fait savoir qu’en plus d’une toilette, on retrouve dans ce local une salle de lavage qui devait être sécurisée afin que les résidents n’aient pas accès aux produits chimiques et aux équipements.
Heures supplémentaires
Notre interlocutrice fait aussi savoir que les heures supplémentaires sont une chose courante. « Lorsque les filles commencent, elles ne savent pas à quelle heure elles vont finir. Souvent elles sont dans l’obligation de faire des heures supplémentaires sinon, elles risquent de se faire suspendre. Ce n’est pas rare que j’aille au CHSLD à 19 h et que j’y retourne le lendemain matin et que ce soit la même personne qui travaille. Je souhaite pratiquement que les employés du domaine de la santé fassent la grève. Je leur donnerais mon appui sans hésitation. Peut-être qu’elles devraient bloquer une voie ferrée pour se faire entendre. Ce sont les patients qui écopent. Je ne me trompe pas en disant qu’au Québec, les prisonniers sont mieux traités que les gens en CHSLD. »
Épuisement
Finalement, la dame dit être témoin de plusieurs cas d’épuisement professionnel. « Les travailleurs font des heures de fou tellement il manque de monde. Après un certain temps, elles sont épuisées. Nous le serions tous si nous devions travailler autant dans les mêmes conditions. Faire trois doubles par semaine parce qu’il n’y a pas de relève, c’est loin d’être idéal. »
J’ai écrit un message semblable au Maire lui disant que ça se passait dans SA ville, il m’a seulement répondu d’en parler au député Claude Reid, avec ses coordonnées…
j’ai donc retourné cette même lettre à Reid, sans retour..
Alors j’ai envoyé tout ça au 98.5 fm..
Faut dire que les PAB et l’ambiance qui règne au chdal est toxique.
C’est pour ça que les PAB et auxi enlèvent leur noms de l liste de rappel et de disponibilités….
Soyons réaliste, l’engrenage est malsain.