A l’âge de 83 ans, le Campivallensien Philippe Leduc défie le poids des années. Marcheur infatigable, ce résident du secteur Nitro entreprend quotidiennement un parcours de 20 à 22 kilomètres qui le poussera à effectuer plus de 35 000 pas.
Depuis qu’il a adopté la marche comme mode de vie en 2008, Philippe estime avoir franchi quelque 65 000 km le long du chemin du Golf et du boulevard Bord-de-l’Eau. Quand l’auteur de ces lignes l’avait rencontré il y a une demi-douzaine d’années, Philippe s’était comme objectif d’excéder le chiffre qui apparaissait sur l’odomètre de son camion : 40 000 km. De toute évidence, ce cap est dépassé depuis longtemps.
Été comme hiver, lorsque la température lui permet, l’octogénaire déambule sur le pavé ou dans l’accotement à partir de la maison familiale qu’il habite depuis son enfance sur le boulevard Hébert. Il se rend jusqu’à l’avenue Grande-Ile et parfois à la piste cyclable avoisinant le Camp Bosco avant de revenir sur le même tracé.
Cet itinéraire le force à marcher de 4h30 à 5 heures tous les jours. Depuis qu’il possède sa montre intelligente, Philippe peut faire le décompte de son nombre de pas et vérifier sa pression artérielle. La veille de l’entrevue, il avait totalisé 34 763 pas et la distance cumulative depuis 6 semaines se chiffrait à 1 304 404 pas. Sa pression artérielle fut en moyenne de 121/80.
Vaincre un cancer
Un diagnostic de cancer de la prostate avait incité Philippe Leduc à se tourner vers l’activité physique en 2008. « J’ai commencé avec des distances moins longues et après quelques années, le parcours s’est allongé », relate le retraité de l’usine Goodyear.
L’électricien de métier mentionne que l’achalandage routier a augmenté considérablement sur ses artères de prédilection mais il ne craint pas pour sa sécurité. « Généralement, les conducteurs de véhicules sont courtois. Je dois quand même être prudent sur le boulevard Bord-de-l’Eau qui est plus étroit que le chemin du Golf », reconnaît Philippe.
Celui qui marche face à la circulation n’hésite pas à prendre une pause sur son trajet pour jaser avec les nombreux amis et amies qu’il s’est fait au fil des années de son marathon. « J’ai des habitués et habituées qui m’arrêtent pour socialiser », décrit le célibataire endurci qui vit avec l’une de ses 8 sœurs, Monique, dans la résidence autrefois opérée comme un dépanneur par son père.
Préférant marcher seul, à son rythme, Philippe dit avoir plus de difficulté avec le froid que les chaleurs accablantes des dernières années. Pendant la saison estivale, il quitte son domicile vers 16h30 pour rentrer chez lui à la brunante avant que la noirceur s’installe. En hiver, Philippe chausse les espadrilles sur l’heure du dîner afin de compléter sa randonnée vers 17 h.
Cet homme sympathique entend s’adonner à son loisir favori tant et aussi longtemps que la santé lui fournira cette chance. Les gênes familiales semblent favoriser le 5e de 9 enfants et seul garçon chez les Leduc. Monique, sa cohabitante, est âgée de 85 ans et 6 de ses 8 sœurs sont toujours en vie. Sa tante et sœur de son père, Simone Leduc vient de célébrer son 110e anniversaire. « C’est certain que je ne lâcherai pas », affirme Philippe Leduc, qui est également un adepte des grosses quilles.