Plusieurs plaintes envers le PFK de Salaberry-de-Valleyfield | VIVA MÉDIA Skip to main content

Ne pouvoir se faire servir en français dans un restaurant de Salaberry-de-Valleyfield est une réalité dont s’indignent plusieurs personnes. Si le scénario semble peu probable, c’est pourtant le cas au restaurant Poulet frit Kentucky, situé sur le chemin Larocque à Salaberry-de-Valleyfield.

Alors que le service au comptoir se fait exclusivement en anglais, il en est de même pour le service aux médias de l’entreprise propriétaire de PFK de Salaberry-de-Valleyfield. (Photothèque)

Depuis plusieurs jours, les publications des gens qui dénoncent le fait de ne pas pouvoir être servi en français au Poulet frit Kentucky de Salaberry-de-Valleyfield sont nombreuses. D’ailleurs, à elle seule, une publication d’un internaute sur une page Facebook, à ce sujet, a récolté près de 900 commentaires.

VIVA MÉDIA a tenté de s’entretenir avec la direction de Poulet frit Kentucky. Dans un premier temps, l’auteur de ces lignes a contacté le service à la clientèle de l’importante bannière. Alors que le système téléphonique laisse le choix entre le français et l’anglais, seul le service anglophone était disponible pour répondre à l’appel.

« Je peux répondre à vos questions, mais en anglais. Présentement, il n’y a aucun agent francophone de disponible. Je peux prendre votre numéro et lorsqu’un agent francophone sera disponible, il vous contactera », a dit l’agente anglophone du service à la clientèle de la franchise.

Lorsque questionnée à savoir le délai pour un retour d’appel, la dame insiste sur le fait qu’elle ne connaît pas la réponse, mais que cela peut aller de 48 à 72 heures.

Quoi de plus simple pour obtenir des explications que de se rendre sur place. Derrière le comptoir un seul employé est présent. Ce dernier, dans la jeune vingtaine, occupe plusieurs tâches. En plus de servir les clients, il occupe la fonction de cuisinier et de caissier.

« Chicken, questionne l’employé. Chicken? You want chicken? » Le jeune homme au comptoir est visiblement incapable de parler français et son anglais semble laisser à désirer. Après une brève discussion, l’employé a finalement compris la demande et il est allé chercher sa superviseure. Cette fois, la dame s’exprime en français même si visiblement, ce n’est pas sa langue maternelle. Questionnée sur le fait que l’établissement ne respecte pas la loi sur la langue française, la gérante précise qu’elle n’est pas autorisée à répondre aux questions des journalistes. « Je vous invite à appeler le directeur. Il répondra à vos questions », dit la gérante.

Difficile de parler avec la direction

Deux appels ont été effectués afin de parler avec le directeur. Dans un premier temps, le mercredi 14 avril, un message a été laissé sur la boîte vocale de l’individu. Devant l’absence d’un retour d’appel, une autre tentative a été effectuée le jeudi 15 avril. Cette fois, le directeur a répondu. « J’ai transféré votre message à la maison-mère, assure-t-il. Quelqu’un va vous appeler d’ici 48 h. Moi, je ne réponds à aucune question. »

Office québécois de la langue française

Chantal Bouchard, porte-parole à l’Office québécois de la langue française, confirme que son organisme a reçu des plaintes concernant la langue de service au restaurant PFK de Salaberry-de-Valleyfield.

« La Charte de la langue française confère notamment aux consommateurs et consommatrices le droit d’être informés et servis en français par les entreprises établies au Québec, mentionne Mme Bouchard. Lorsqu’il reçoit une plainte, l’Office peut intervenir et communiquer rapidement avec l’entreprise afin qu’elle corrige la situation problématique. »

Refusant de dévoiler la conclusion de la discussion entre l’OQLF et la direction du restaurant, la porte-parole précise qu’elle invite les gens qui sont témoins de situations similaires à déposer des plaintes auprès de l’OQLF. Or en discutant avec la dame, il est possible d’apprendre que dans le cas du PFK de Salaberry-de-Valleyfield, les recours reposent sur la bonne foi du commerçant puisque l’affichage francophone est respecté.

Après plusieurs tentatives de rejoindre la direction du commerce, une firme de communication externe a fait parvenir une déclaration de Greg Walton, copropriétaire, FMI Group

« Chez PFK, nous accordons de l’importance et respectons les lois linguistiques qui régissent nos franchises au Québec. Nous nous excusons de l’incident qui s’est produit à notre établissement de Salaberry-de-Valleyfield et nous nous efforçons activement d’embaucher davantage de personnel francophone à cet endroit pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise », écrit M. Walton.

Steve Sauvé

Journaliste

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