Le mercredi 26 avril 2023 est une date qui restera gravée dans l’histoire judiciaire de la région. Cette journée marque le dernier jour en salle de comparutions pour l’avocat criminaliste, Guy Lalonde.
Sur le coup de 8 h 30, Me Lalonde s’est adressé au juge Joey Dubois pour une dernière fois. À la suite du report de son dossier, plusieurs de ses collègues ont pris la parole afin de lui rendre hommage.
Qui est-il
Ayant débuté sa pratique en novembre 1987 au bureau de l’aide juridique de Vaudreuil-Dorion, Guy Lalonde s’est forgé une solide réputation au fil du temps. Pourtant, même s’il est aujourd’hui reconnu par ses pairs, rien ne laissait présager lors de son parcours académique qu’il deviendrait un jour l’un des criminalistes les plus occupés au Québec pendant les trois dernières décennies.
« Au secondaire, j’arrivais à passer mes cours de peine et de misère, dit le natif de Sainte-Geneviève. J’ai été accepté au Cégep de Saint-Laurent en science humaine. Là, mes notes ont augmenté. Mais, lorsqu’il est venu le temps de l’université, j’ai appliqué pour étudier le droit et j’ai été refusé partout. Je m’étais donc résigné à ne pas aller à l’université. Or, j’ai reçu un appel de l’Université de Sherbrooke pour me dire que j’étais sur une liste d’attente et qu’une place venait de se libérer. Après réflexion, j’y suis allé. »
Difficile à croire, mais Guy Lalonde n’aimait pas particulièrement le droit criminel et il n’était pas attiré par Salaberry-de-Valleyfield. Pour lui, c’était à Montréal qu’il s’imaginait faire sa carrière.
« Après l’université, je devais faire un stage de 6 mois dans un bureau d’avocat, précise Guy Lalonde. Je l’ai fait au bureau de l’aide juridique de Vaudreuil-Dorion. Je croyais que ça faisait partie de Montréal, mais en fait, c’est le district de Beauharnois. C’est ainsi que je suis arrivée au palais de justice de Valleyfield. »
Lors de son début de pratique, Guy Lalonde a saisi une opportunité qui a changé le cours de sa vie. « À une certaine époque, Me Jacques Vinet est devenu indisponible. On m’a demandé de reprendre ses dossiers. Toutefois, Me Vinet ne faisait que du domaine criminel. J’ai accepté, mais je n’avais même jamais plaidé dans ce genre de domaine. »
Parallèlement à son apprentissage dans le domaine criminel, Me Lalonde a débuté un autre aspect qui a été formateur pour lui, le tribunal de la jeunesse. « Les jeunes qui commentent des délits sont admissibles à l’aide juridique. Donc pendant un certain temps, j’ai fait beaucoup de comparutions à ce tribunal. Par la suite, la demande était importante à la Cour du Québec, donc je mis suis consacré à 100 %. »
Reconnu comme un bon vivant, Guy Lalonde avoue jouir d’une réputation qui le précède. « Moi, je suis un gars du peuple. Je ne joue pas de game. Lorsque je suis arrivé à Valleyfield, je ne faisais pas dans le protocolaire. Mes clients m’appellent Guy. Je n’ai jamais demandé que l’on m’appelle Me Lalonde. Les gens disent encore que je suis un avocat cool et humain. »
Questionné à savoir s’il a déjà été tenté par la magistrature, Guy Lalonde est formel. Cela n’a jamais fait partie de sa carrière. « Dans la vie, j’ai travaillé, j’ai voyagé et j’ai eu du plaisir. Devenir juge ou même simplement appliquer pour le devenir n’a jamais été dans mes plans. »
En arrêt de travail depuis le 15 janvier dernier pour des raisons médicales, Guy Lalonde fait savoir qu’il restera membre du Barreau du Québec. Par conséquent, il conservera son statut d’avocat. Il est donc possible de se questionner à savoir s’il accrochera sa toge définitivement.