Tout comme vous, j’ai été sidérée d’apprendre l’intention d’Ottawa qui, au mépris des consommateurs, s’apprête à rehausser drastiquement les seuils tolérés de glyphosate pour plusieurs aliments, dont les haricots et les légumineuses.
Je trouve cette décision totalement incompréhensible dans le contexte où la tendance générale est de réduire au maximum le recours à cet herbicide potentiellement cancérigène, je suis outrée que la seule justification apparente du fédéral relève d’une complaisance à l’égard de la multinationale étrangère Monsanto qui détient le monopole du glyphosate. Il me semble que le principe de précaution devrait primer.
Nous avons appris que ni le milieu agricole ni celui de la santé de la recherche ou de l’écologie n’ont réclamé cette aberrante hausse des seuils tolérés de glyphosate. Ottawa se met au service d’intérêts particuliers, une multinationale étrangère, au détriment de la santé publique. Je suis choquée comme plusieurs citoyens de la circonscription de Salaberry-Suroît de constater cette totale absence de considération du gouvernement fédéral pour les consommateurs dont il devrait, au premier chef, protéger les intérêts.
Des pratiques agricoles en changement
Selon l’Ordre des chimistes et les associations des biologistes et microbiologistes du Québec, la décision d’Ottawa envoie un message contradictoire qui pourrait nuire aux efforts de réduction de l’usage des pesticides dans le monde agricole. Selon ces experts, permettre l’arrivée et la vente d’aliments contenant davantage de résidus va à l’encontre des avancées faites par les agriculteurs qui s’efforcent de produire des aliments qui contiennent de moins en moins de résidus de pesticides. La planète évolue vers de nouvelles pratiques agricoles, délaissant graduellement le recours aux méthodes chimiques au profit d’approches plus écologiques et plus durables. Le Bloc Québécois propose d’appuyer les efforts des agriculteurs par une réduction progressive des méthodes chimiques, un appui à la recherche de méthodes d’intervention alternatives et biologiques ainsi qu’un accompagnement du secteur agricole québécois vers l’agriculture durable.
L’agriculture n’est pas seulement un fleuron de l’économie du Québec; elle nous est essentielle et constitue notre garde-manger le plus sûr! Et dans Salaberry-Suroit, nous sommes privilégiés d’avoir accès si près de nous à des produits frais et diversifiés.
Les Québécois et Québécoises ont leur santé à cœur et l’ont compris; ils veulent manger sainement et se tournent de plus en plus vers les produits frais issus des entreprises agricoles d’ici. Ils ne veulent pas d’une assiette plus chargée en glyphosate.
Santé Canada a décidé de prolonger les consultations publiques sur ce sujet important jusqu’au 3 septembre prochain, vous pouvez comme citoyen vous faire entendre officiellement en commentant sur http://lutte-antiparasitaire.canada.ca/fr/portail-participation-public/formulaires/commentaire-dans-cadre-consultation.
Claude DeBellefeuille
Collaboratrice spéciale
Députée de Salaberry-Suroît