« Je choisis mes locataires » | VIVA MÉDIA Skip to main content

Pierre (nom fictif) dispose de quelques immeubles dans le Suroît. Il précise avoir été tellement floué par le passé qu’il ne prend plus aucune chance.

Propriétaire d’immeuble dans Beauharnois-Salaberry et Vaudreuil-Soulanges, Pierre explique qu’il a près de 40 portes en location. Pour lui, il est important d’accepter les gens, peu importe leur classe sociale, mais il demeure réaliste.

« J’ai des 2 ½ en location et ça va jusqu’à des 6 ½. Sérieusement, ce ne sont pas des constructions neuves, mais j’ai des hypothèques. Les gens croient que je suis riche, mais il y a une différence à faire entre avoir une capacité d’emprunt à la banque et avoir des milliers de dollars dans mon compte en banque. »

Pierre fait savoir qu’un immeuble peut lui rapporter quelques centaines de dollars par mois. Or, si pour une raison ou une autre le locataire ne paie pas, l’immeuble devient rapidement déficitaire et c’est lui qui doit absorber la perte.

« En plus de mon paiement hypothécaire, il faut ajouter les assurances, les frais d’entretien, les taxes et un petit coussin pour les réparations. J’ai déjà eu un locataire qui ne m’a pas payé pendant 4 mois. Je grugeais les profits des autres immeubles pour couvrir la perte. Aujourd’hui, je ne prends plus de chance. »

Lorsqu’il parle ainsi, Pierre fait référence à plusieurs astuces qu’il a développées avec les années. « Moi j’ai besoin d’être rassuré. Je loue aux gens sur l’aide sociale, mais je demande un cosignataire. C’est la même chose pour les jeunes. S’il n’a aucune référence, je demande aux parents de signer. Cependant, il ne faut pas mettre tout le monde dans le même bateau. J’ai une locataire qui vit de l’aide sociale et qui n’a jamais sauté un seul paiement en 17 ans. J’ai eu aussi un professionnel avec un revenu beaucoup plus haut que le mien et qui ne me payait pas. »

Pierre conclut en disant qu’il reçoit quotidiennement des appels pour des logements vacants. « Mon entourage sait que j’ai des blocs. Mais pour dire vrai, je déteste louer à des connaissances. Le meilleur moyen de perdre un ami est de lui prêter de l’argent, mais le second, c’est de lui louer un appartement. À ce moment, la personne croit avoir plus de droits que son voisin et ça devient problématique. »

Steve Sauvé

Journaliste

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