Les résidents du secteur Grande-Île, situé à Salaberry-de-Valleyfield ont uni leur voix afin de dénoncer une situation qu’ils jugent inacceptable et qui menace la pérennité d’un milieu humide et par conséquent, le milieu de vie de plusieurs animaux et végétaux.
Les modifications apportées au milieu humide soulèvent l’inquiétude des citoyens.
Les résidents du projet Boisé de l’Ile se disent inquiets par les modifications effectuées sur un terrain boisé considéré comme étant une zone humide. « Nous habitons ici depuis près de 10 ans. Près de chez nous, il y a un boisé. Il devait y avoir un projet, mais puisque c’est une zone humide, il n’y a jamais pu avoir de construction. Le nouveau propriétaire a décidé de creuser. Il a passé avec une pelle et a mis les arbres par terre. Il a creusé un immense fossé. Nous l’avons vu installer des tuyaux de drainage. C’est une zone humide, il désire assécher le sol, c’est illégal de faire ça, surtout sans permis. Nous tentons de rejoindre le ministère de l’Environnement afin qu’il puisse intervenir. Les tuyaux de drainage doivent être retirés très rapidement puisque le sol sera asséché, ce ne sera plus un milieu humide et le propriétaire pourra ainsi faire ce qu’il veut, le milieu ne sera plus protégé, la ville n’aura plus aucun recours. Dans Grande-Île, des boisés il n’en a plus. Ils ont tout rasé où il y a Les fleurs et ont rasé la forêt derrière Brunet. C’était immense et il ne reste plus rien », mentionne un résident du quartier.
Ce dernier poursuit en précisant que de nombreux animaux vivent dans ce boisé. Conséquemment aux nouvelles constructions résidentielles, ils se sont déplacés et semblent ne plus savoir où aller. « Le maire désire augmenter significativement le nombre habitants, mais est-ce que les citoyens veulent ça? », demande monsieur Latour (nom fictif).
L’homme précise que l’entrepreneur, un dénommé Chenail, n’a pas de permis. Selon lui, la Ville aurait mentionné que ce dernier recevra des amendes pour les arbres coupés, mais le mal sera déjà fait. « Le boisé est immense, on parle ici de l’équivalent d’une trentaine de terrains. Le problème est que c’est une zone humide, qui est même recensée par Canards limités Canada. C’est le milieu de vie des grenouilles, des chevreuils et de nombreux animaux ».
Les modifications apportées au terrain causent de nombreux inconvénients aux citoyens. Certains ont vu leur propriété être inondée. C’est le cas de Monsieur Lefebvre (nom fictif), qui raconte qu’en avril 2017, une tranchée faite par le promoteur a eu comme conséquence de les inonder une première fois puisque le bois a été drainé dans leur drain pluvial de quartier. Puisque la capacité de ce dernier n’est pas conçue pour une telle surcharge, l’eau a refoulé au niveau de leur propriété. Par la suite, la Ville a apporté des modifications afin de remédier à la situation. « Récemment, l’entrepreneur est venu agrandir considérablement la tranchée. En 2017, il a fait une tranchée d’environ 2 pieds de large par 3 pieds de profondeur. Présentement, la nouvelle tranchée est environ de 10 pieds de large. Plusieurs propriétés ont été de nouveau inondées », souligne monsieur Lefebvre qui mentionne également qu’il ne peut pas prouver la cause à effet entre les modifications apportées, mais que dans le cas contraire, il s’agirait d’étonnantes coïncidences.
La population de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield connait chaque année une augmentation. Notamment, cette dernière année, 533 citoyens se sont ajoutés. Des projets immobiliers voient le jour, des zones résidentielles se développent, mais à quel prix? C’est la question que se posent de nombreux citoyens qui craignent que l’ensemble résidentiel s’effectue au détriment des espaces verts.
Rejoint au téléphone, Miguel Lemieux, maire de Salaberry-de-Valleyfield a mentionné qu’il s’agissait effectivement de travaux réalisés sans permis et pour lesquels le propriétaire a été mis à l’amende immédiatement. « Une caractérisation précise des milieux humides du territoire aura lieu prochainement, ce qui aura l’effet de soustraire au développement de nombreuses zones. D’ici là, c’est le ministère de l’Environnement qui a juridiction sur cette question », précise-t-il.