En février dernier, des citoyens de Beauharnois ont contacté le Journal, troublés par certaines actions du maire, Bruno Tremblay. Nous avons fait enquête et parlé à plusieurs personnes, qui ont confirmé les dires de ces citoyens. Entre autres, lorsqu’il est question de conflit d’intérêts de la part du maire, Bruno Tremblay.
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En effet, selon ce que deux conseillers municipaux ont confié au Journal, il semblerait que Monsieur Tremblay était présent lors de discussions au conseil concernant la syndicalisation de certains employés cadres, et qu’il aurait même dirigé les discussions. Il faut savoir que Monsieur Tremblay est conseiller syndical auprès du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), le syndicat auquel appartiennent les employés municipaux, et qu’il bénéficie d’un congé sans solde à titre d’élu. Le code de déontologie de la Ville de Beauharnois interdit au maire Tremblay de participer à de telles réunions, puisqu’il aurait, en tant que maire, à négocier les conditions de ses employés avec son patron au SCFP.
Postes abolis
En mars 2018, plusieurs postes de cadres ont été syndiqués. Selon Monsieur Tremblay, il s’agissait de postes syndicables non-syndiqués, des postes pour lesquels le SCFP avait fait des requêtes. Le tout s’est réglé hors cours. « Je n’ai jamais négocié avec eux au tribunal », maintient le maire.
Plusieurs employés visés par cette syndicalisation de leurs postes ont quitté leur emploi par la suite. Les autres ont été abolis en janvier 2019, à la suite de l’annonce du budget pour l’année en cours.
La manœuvre a été qualifiée de « congédiement déguisé », par l’un des citoyens ayant fait appel au Journal dans cette affaire, les nouveaux syndiqués n’ayant pas assez d’ancienneté pour être maintenus en poste.
Monsieur Tremblay se défend d’avoir agi de la sorte. « Il y a un article du Code du travail qui permet au syndicat de faire des requêtes, ce que l’on appelle l’article 39. Le syndicat avait déposé des requêtes en fonction de l’article 39 depuis belle lurette et on était rendu à aller en audition », explique-t-il.
Selon Monsieur Tremblay, certains postes, 13 au total, on fait l’objet d’une entente hors cour puisqu’il était indéfendable de conserver pour ces postes le statut d’emploi non syndiqué. Les conditions de travail ont été maintenues. Si certains employés ont quitté leurs fonctions, les conditions de travail ne sont pas en cause, selon le maire. De plus, chaque poste a été évalué par un comité patronal-syndical, afin d’en déterminer la valeur. Lorsque nous avons demandé au maire s’il avait participé à ces évaluations, il a répondu « Pas du tout ! Je n’ai même pas été consulté. »
Postes coupés en janvier
Pour ce qui est des postes coupés en janvier 2019, Monsieur Tremblay reste très clair : « La situation financière de Beauharnois n’est pas reluisante », a-t-il expliqué. Certains postes étaient en surabondance, d’autres étaient beaucoup trop dispendieux pour les finances de la Ville. « Ce que l’on a fait en janvier, c’est qu’il fallait restreindre nos dépenses. C’est malheureux pour les gens qui ont perdu leur emploi, mais on n’avait pas le choix », affirme-t-il.