Des locataires à la rue ; la pointe de l'iceberg | VIVA MÉDIA Skip to main content

Au lendemain d’une journée du déménagement particulièrement difficile pour les locataires, le député de LaurierDorion et responsable pour Québec solidaire en matière de logement, Andrés Fontecilla, met en garde la ministre Andrée Laforest : si rien n’est fait pour lutter rapidement contre la crise du logement, les cas de locataires à la rue exploseront dans les prochaines semaines.

« Ce qu’on retient de la journée d’hier, c’est qu’il y a beaucoup de cas cachés qui échappent au radar des pouvoirs publics. Même la CORPIQ rapportait qu’au moins 5% des propriétaires ont été informés par leur locataire qu’ils ne quitteraient pas leur logement, faute d’endroit où aller. Ça met en lumière qu’il y a plein de gens pris à la gorge en ce moment. Hier, ce n’était que la pointe de l’iceberg. La situation du logement à Montréal et ailleurs au Québec est une cocotte-minute qui risque de nous exploser en pleine face dans les prochaines semaines », s’inquiète M. Fontecilla.

 

Pour le député solidaire, les mesures d’aide de la CAQ ont été annoncées trop tardivement par la ministre Laforest et les locataires n’ont pas eu le temps d’en prendre connaissance, ce qui explique le faible nombre de demandes d’hébergement recensées.

 

« À Québec, le numéro de référence pour les locataires dans le besoin n’a reçu que cinq demandes. C’est tout simplement inconcevable qu’une ville de plus de 500 000 personnes avec un taux d’inoccupation aussi bas ait reçu aussi peu de demandes. Il ne faut pas s’étonner que peu de gens aient fait appel aux services d’aide et de référence quand on sait que plusieurs villes du Québec n’ont pas reçu un seul sou de Québec pour les aider à mettre en place et à publiciser ces mesures », note M. Fontecilla.

 

Rappelons que les municipalités où le taux d’inoccupation est supérieur à 2 % ne verront pas les dépenses engagées pour aider les locataires être remboursées par Québec. Des villes qui sont considérées comme étant en situation de pénurie puisque le taux d’inoccupation est inférieur à 3% et où les quartiers centraux sont plus gravement touchés, comme la Capitale-Nationale et Sherbrooke, n’auront pourtant pas droit à cette aide financière de Québec.

 

Prévenir au lieu de guérir

 

Pour le député de LaurierDorion, la situation catastrophique vécue par les locataires hier n’est pas seulement le fruit de la crise sanitaire que vient de vivre le Québec : c’est le résultat d’années d’inaction de la part du gouvernement québécois alors que les signes d’une crise du logement se multiplient depuis plusieurs mois.

 

« Un plan d’urgence pour le 1er juillet, c’est bien, mais une vraie stratégie pour lutter contre la crise du logement, ce serait beaucoup mieux. La Ville de Montréal a été exemplaire dans sa gestion de la crise, elle a été proactive et n’a pas attendu que Québec délie les cordons de la bourse pour agir. La ministre de l’Habitation doit exercer son leadership et s’occuper des centaines de cas qui vont surgir dans les prochains jours. Il faut arrêter d’attendre que le feu soit pogné pour envoyer les pompiers », martèle Andrés Fontecilla.

 

Le député appelle la ministre de l’Habitation à adopter son projet de loi visant la création d’un registre des loyers et à rattraper les décennies de retard accumulé en matière de logement social.

 

« Depuis plus de 20 ans, les listes d’attente pour des logements sociaux s’allongent, mais les chantiers tardent à être mis en branle. On a des années de retard accumulées depuis le désinvestissement du fédéral. Le gouvernement du Québec n’a pas repris le flambeau, et aujourd’hui il est minuit moins une. À l’heure où la relance de notre économie dépend des grands chantiers d’infrastructures, il n’y a plus d’excuses pour ne pas donner un grand coup en matière de logement social », conclut M. Fontecilla.

Mélanie Calvé

Journaliste

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