À toi, écoeuré de la politique | VIVA MÉDIA Skip to main content

Je fais beaucoup de porte à porte, au point que je peux vous prédire le résultat des élections! C’est le cynisme qui va gagner le 3 octobre prochain. Il est partout. Chaque jour, je me fais dire «ils sont tous pareils les politiciens», mais je ne me sens pas comme ça. Moi aussi, je suis tannée de la cassette! J’ai l’impression qu’il y a beaucoup trop de politiciens qui se présentent comme des sauveurs qui sont capables de régler tous les problèmes. Je ne veux pas être ce genre de politicienne.

La candidate de Québec solidaire dans Beauharnois, Émilie Poirier, en compagnie de Manon Massé. (Photo Bureau Émilie Poirier)

Vous voulez de la franchise! Je ne peux rien vous promettre. La seule certitude, c’est que je ne peux pas me battre toute seule! Je ne peux pas tout régler, du jour au lendemain, toutes les problématiques de notre circonscription et tout ce qui ne roule pas bien dans nos vies personnelles. On ne peut pas attendre ça d’un politicien. Un politicien ce n’est pas un superhéros.

D’un autre côté, je voudrais tellement qu’on adhère tous à un projet de société. Je voudrais qu’on se permette de rêver, d’espérer! Mais c’est difficile de faire lever un projet commun quand solidarité et collectivité ne signifient plus grand-chose.  «Mon SUV», «ma liberté», «mon droit de consommer», c’est ça notre projet de société? Je pense sincèrement que le cynisme naît dans l’individualisme.

Je pense que pour le contrer, il faut un peu oublier sa propre personne et regarder le portrait d’ensemble, là où les problèmes prennent racine. Dans notre for intérieur, on sait ce qui est urgent. On a encore 48% d’analphabètes fonctionnels au Québec. Comment peut-on aspirer à faire de grandes choses quand la moitié des Québécois ont de la difficulté à comprendre ce texte? Pourtant, une étude commandée par la FTQ suggère que le seul fait de combler l’écart en alphabétisation entre le Québec et l’Ontario, nous permettrait d’économiser 4,9 milliards. Au moment d’écrire ces lignes, l’ouragan Fiona fonce tout droit vers le Québec. Et certains repoussent encore l’échéance avant de faire des changements de fond! Comment peut-on aspirer à vivre des lendemains heureux, si on ne s’attaque pas à la crise climatique? Il y a aussi les personnes plus vulnérables qu’on ne cesse d’abandonner derrière. Ça fait des années que l’on sait que le milieu des CHSLD est fragile. On a laissé les personnes qui ont construit le Québec mourir déshydratés dans leur couche remplie!

Payer moins d’impôts, ça ne peut pas être notre projet de société! Moi j’aspire au bonheur pis j’ai toujours pensé que ça passait par le collectif. Selon Jeffrey Sachs, coauteur du Word Happiness Report, «La leçon du rapport mondial sur le bonheur ces dernières années est que la solidarité sociale, la générosité entre les gens et l’honnêteté du gouvernement sont cruciaux pour le bien-être». Je ne vous demande pas de voter pour moi, je vous demande de vous battre pour le bien commun!

Emilie Poirier

Candidate pour Québec solidaire dans la circonscription de Beauharnois

Ruth Messier agente officielle

Steve Sauvé

Journaliste

Un commentaire

  • Luc Bertrand dit :

    Chère Emilie, ce sont justement des femmes ordinaires comme toi qui nous permettent encore de croire en l’avenir. Et ce fut un immense plaisir de me joindre à ton équipe formée de gens dynamiques, s’impliquant en politique pour les mêmes bonnes raisons que toi: offrir à nos enfants un avenir meilleur. Je crains, malheureusement, que ce cynisme envers la politique, dont la pandémie s’est avéré un révélateur des profondes divisions sociales et de notre aliénation à la société de consommation, origine du blocage de notre avenir collectif, le 30 octobre 1995, quand nous nous sommes laissés imposer un NON à notre émancipation comme peuple et nation libres. Refuser deux fois de se prendre en mains et laisser une autorité extérieure, sur laquelle notre prise ne cesse de s’amenuiser, nous imposer ses choix (presque toujours contre nos intérêts) ne peut faire autrement que d’entraîner de graves conséquences, comme le déclin irréversible du français, la perte de nos fleurons économiques, l’effacement progressif de notre culture et notre marginalisation dans le multiculturalisme canadian.

    Nous ne pourrons commencer à nous en sortir que le jour où les électeurs réaliseront que nos problèmes ne viennent pas des politiciens, mais du cadre constitutionnel actuel qui nous sert de régime politique. Le problème est structurel. Il est même encore colonial, quoique plus subtil qu’avant la Révolution tranquille. Aujourd’hui, l’establishment anglophone qui écrasait la nation canadienne-française a été remplacé par une bourgeoisie francophone servile à ce régime et qui n’en a que pour ses privilèges.

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