Connaissez-vous Martine, Manon, Jessica et Michel? Ce sont des adultes comme pas d’autres. Ils vivent tous chez ma fille. Leur vie s’amalgame naturellement à la sienne et à la nôtre, aussi. Quelque part, sur des papiers officiels, on décrit en long et en large leur diagnostic non loin de la mention « vivant avec une déficience intellectuelle ».
Martine, visiblement fière d’avoir relever le défi de parcourir 1 km sous une chaleur accablante
Le samedi 1er juin dernier, plus de 800 personnes ont participé à la 15e édition du Défi FRAS. Ils ont relevé le défi pour Martine, Manon, Jessica, Michel et plusieurs autres. Ce jour-là, la « gang », comme on la surnomme gentiment, a participé au Défi. À leur retour, Martine était visiblement épuisée. Les yeux plissés par la fatigue, elle m’a fièrement raconté qu’elle avait fait 1 km. « J’ai pas fini en même temps que les filles, mais je l’ai quand même faite », a-t-elle dit en souriant. Pour sa part, Jessica, jeune femme à l’énergie inépuisable, était pimpante. Il était difficile de croire qu’elle avait parcouru 5km sous un soleil de plomb.
Manon était joyeuse et satisfaite de démontrer une fois de plus qu’elle était une sexagénaire en grande forme physique. Michel, fidèle à lui-même a rangé sa précieuse médaille et a poursuivi sa journée en jasant de la température. « Fait chaud, hein », m’a-t-il demandé avant de vaquer une de ses occupations favorites : veiller à l’entretien du terrain avant de la maison de ma fille.
Des gens heureux
La mission du FRAS est de soutenir les personnes vivant avec une déficience intellectuelle et personnes autistes ainsi que les organismes qui les desservent dans le but qu’elles puissent réaliser leur plein potentiel et participer de manière active dans leur collectivité. Je suis témoin de l’importance que cela a dans la vie de la « gang ».
Grâce à un plateau de travail, Martine a comme précieuse fonction de nettoyer les jouets dans une garderie. Ce milieu de travail la comble de bonheur. Martine contribue activement au bien-être des enfants de la garderie et cela occupe une place importante dans sa vie et dans son estime. Travaillante inépuisable, elle se réalise pleinement dans ce poste.
Jessica fréquente le Club Joie de vivre. Elle adore sociabiliser et ne tient pas en place. Jessica est partout! Elle se déplace à vélo et la Ville de Salaberry-de-Valleyfield est son terrain de jeu. Être active dans la collectivité est essentiel pour cette jeune femme débordante de dynamisme.
Michel est plutôt casanier. À l’exception de ses sorties au Club Joie de vivre, il ne sort pas beaucoup. Ces moments passés au centre de jour contribuent à briser l’isolement social.
En ce qui concerne Manon, je n’ose imaginer ce que serait sa vie sans les nombreuses activités auxquelles elle participe. Elle est une femme d’action, une femme qui aime lorsque ça bouge autour d’elle. Si Manon a une vie si active, c’est notamment grâce aux organismes dont la mission est de lui permettre de s’épanouir.
À ceux qui participent concrètement à faire une différence dans la vie de la « gang » et de tant d’autres : merci. Aux participants et bénévoles du Défi Fras : merci.