Dans l’intérêt des enfants | VIVA MÉDIA Skip to main content

Tous les jours, des femmes et des hommes, franchissent le seuil des écoles qui sont devenues au fil du temps, leur deuxième demeure. Ils s’y rendent motivés en ignorant de quoi la journée sera faite. Sera-t-elle douce ou sera-t-elle empreinte d’opposition et de cris? Termineront-ils la journée, plus épuisés que la veille? Ils le découvriront durant la journée.

Dernièrement, une amie travaillant en milieu scolaire m’a confié que ces journées étaient plus que difficiles. La majorité d’entre elles se résumaient par des coups, des crachats, des insultes et des blessures qui perdurent parfois durant plusieurs jours. D’ailleurs, ce jour-là, elle portait sur ses bras les marques laissées par un enfant de maternelle ; des grafignures nettes et profondes.

Je ne travaillerais jamais en milieu scolaire. J’en serais incapable. Mon sac à patience est trop peu rempli pour cela. Éteindre des feux, régler des conflits, offrir des outils à des enfants qui gèrent mal leurs émotions et qui parfois vivent avec des troubles comportementaux, être au cœur de crises qui escaladent souvent rapidement : voilà une partie du travail du personnel de soutien. Juste à y penser, je suis épuisée.

Des parents fantômes

Mon amie me racontait que trop souvent, les parents ne répondent pas lorsqu’ils apercevaient le numéro de l’école s’afficher sur leur téléphone. Le personnel scolaire doit alors composer seul avec le problème, sans le soutien des parents. Le personnel est souvent démuni, il rame seul à travers les défis qui s’accumulent.

Des parents inquiets

Parallèlement, des mères me confiaient qu’elles ne trouvent pas écho auprès de la direction de l’école de leur enfant lorsqu’elles dénoncent des situations. Elles nomment ne pas être rassurées, ne pas avoir de suivi, ne pas être entendues. Lors de nos échanges, ces dernières m’ont relaté des évènements qu’elles jugent inacceptables et pour lesquels, elles estiment ne pas avoir eu de réponse ni d’explications.

À qui la faute?

Quel est le problème? Les parents? Les enfants? Le personnel scolaire? La direction? Le problème est-il l’ensemble de tous ces éléments? Notre système d’éducation manque-t-il de transparence? Le système protège-t-il les enfants ou ses membres? Les employés à bout de souffle qui lèvent la main pour demander de l’aide, sont-ils entendus? Les parents qui se sentent impuissants et qui tentent d’être entendus, le sont-ils réellement?

Comme dans tous les corps de métier, une minorité d’employés incompétents se sont glissés dans le milieu scolaire. Sont-ils imputables de leur incompétence? Qui peut agir contre ces derniers? Leurs pairs qui travaillent quotidiennement avec eux? La direction ? Les ressources humaines qui travaillent dans un autre établissement et n’ont pour la plupart jamais rencontré les employés ciblés par des plaintes? Ne nous cachons pas la tête dans le sable : aucun corps de métier ne peut affirmer que tous ses membres sont irréprochables. Dans tous les domaines, il y a des employés qui ne sont pas faits pour le poste qu’ils occupent. Toutes les chaines ont des maillons faibles.

Travaillons-nous ensemble dans le meilleur intérêt des enfants? De la maison à l’école en passant par la récréation, ramons-nous tous dans le même sens ? Les ressources sont-elles suffisantes? Tant de questions qui ne seront assurément pas répondues dans ce billet.

Mélanie Calvé

Journaliste

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