Marco Legault, cet homme qui est à l’origine de la prise d’otage qui s’est déroulée à la Caisse Dessjardins Notre-Dame-de-Bellerive le 9 mars 2019, a été jugé non criminellement responsable du geste qu’il a commis, le lundi 30 septembre au palais de justice de Valleyfield.
Marco Legault a mis près de 9 h avant de se rendre aux policiers. (Photothèque)
Dans les rapports déposés à la Cour le lundi 30 septembre, les trois experts qui ont évalué l’accusé en viennent tous à la même conclusion. Marco Legault souffre d’un trouble psychotique délirant. Comme l’a fait savoir le procureur en chef adjoint, Me Pierre-Olivier Gagnon, l’accusé souffre de troubles mentaux et conformément à l’article 16 du Code criminel, la responsabilité criminelle d’une personne n’est pas engagée à l’égard d’un acte ou d’une omission de sa part survenu alors qu’elle était atteinte de troubles mentaux qui la rendaient incapable de juger de la nature et de la qualité de l’acte ou de l’omission, ou de savoir que l’acte ou l’omission était mauvais.
Marco Legault est resté calme dans le box des accusés pendant la procédure judiciaire qui s’est déroulée devant le juge Bertrand St-Arnaud. Il a même écouté attentivement lorsque le directeur de la Caisse Desjardins Notre-Dame de Bellerive, Gino Napoleoni, s’est adressé à la Cour afin de parler des répercussions sur l’état des employés dont les quatre retenus en otage.
« Ça va de l’anxiété aux pertes de mémoire en passant par des hallucinations, dit M. Napoleoni. Dans notre cas, il y a un avant et un après 8 mars 2019. Il ne faut surtout pas banaliser ce qui s’est passé. »
Il voulait de la publicité
Marco Legault n’a jamais tenté de voler de l’argent lors de sa prise d’otage. D’ailleurs, il a avisé les gens qu’il retenait de ne pas craindre pour leur sécurité. « Il voulait obtenir de la notoriété, dit Me Gagnon. Il voulait de la publicité pour un livre qu’il souhaitait publier. »
Marco Legault ne sera pas libre comme l’air même s’il a été reconnu non criminellement responsable de ses actes. Il prend le chemin de l’institut Philippe Pinel.
« Il s’en va détenu à l’Institut Philippe-Pinel comme détenu, confirme le procureur en chef adjoint. Par la suite, il sera référé au Tribunal administratif du Québec. Ce qui fait en sorte que d’ici un an, il aura une audience et il sera évalué pour déterminer le type de traitement requis. Ils devront aussi juger si ultimement, Marco Legault pourra être remis en liberté un jour. Certains individus dans la même situation sont toujours détenus après 7 ans. Pour avoir la possibilité de sortir, il faut que son état devienne contrôlable en société. »
Notons que Marco Legault n’en est pas à ses premières frasques, en janvier 1999, il a été condamné à une peine de 9 ans de détention à la suite de trois vols qualifiés commis à Salaberry-de-Valleyfield.