C’est au terme d’un prononcé de sentence qui s’est déroulé sur près de 90 minutes que le juge Bertrand St-Arnaud a condamné Philippe Lamontagne à une peine de 20 mois à purger à son domicile. Le résident de Beauharnois évite donc la peine de 15 mois de détention ferme que réclamait le ministère public.
Philippe Lamontagne a évité une peine de détention ferme. (Photothèque)
Les faits reprochés à l’homme de 34 ans et pour lesquels il a été condamné se sont déroulés en 2019 et 2020. Dans un premier temps, en octobre 2019 alors qu’il était avec une dame sur son bateau à la marina de Beauharnois, il a commis une agression sexuelle. Par la suite en 2020, il a à 3 reprises rendues accessibles des photos de relation intime. En fait, Philippe Lamontagne a eu une relation avec une dame à l’intérieur de son commerce situé à Beauharnois. Comme des caméras ont capté la relation, il a montré des images à certaines personnes de son entourage. Finalement en septembre 2020, lors de la perquisition de son bateau, les policiers ont retrouvé une petite quantité de cocaïne, de la MDMA ainsi que de la kétamine.
Pendant son témoignage lors du procès, Philippe Lamontagne avait insisté pour parler des conséquences importantes qu’il avait subies à la suite de la médiatisation de son dossier. Il a indiqué avoir fait une dépression, avoir fait quatre tentatives de suicide et que la clientèle de son salon de barbier avait diminué, Il a également expliqué à la Cour qu’il avait désormais de la difficulté à avoir des relations intimes avec sa nouvelle conjointe, que cela l’angoissait.
À la suite de son arrestation, l’homme de 34 ans qui était sans antécédent judiciaire a entrepris un suivi avec le Centre intervention en violence et agressions sexuelles, un suivi psychosocial et un suivi concernant un problème en santé mentale.
Ces démarches peuvent avoir joué en sa faveur. D’ailleurs, le rapport confectionné afin que le tribunal puisse avoir un portrait détaillé de Philippe Lamontagne parle de chances de réinsertion importante.
Devant l’ensemble de la situation, le juge Bertrand St-Arnaud a condamné Philippe Lamontagne à une peine de 20 mois de détention avec sursis, dont les 12 premiers se dérouleront 24 h sur 24 à son domicile. Toutefois, il est en droit d’aller faire ses emplettes une fois par semaine de 9 h à 13 h, le droit d’aller travailler à son salon de barbier et il peut sortir tous les jours de 19 h à 20 h dans un rayon de 500 mètres de sa résidence afin de faire de l’exercice.
En plus de la sentence, Philippe Lamontagne devra respecter une période de probation de 36 mois, dont les 30 premiers, avec des suivis, effectuer 200 heures de travail compensatoire, faire un don de 2000 $ à la ressource communautaire l’Accueil pour elles, continuer les thérapies entreprises, soumettre un échantillon de son ADN pour analyse et ne pas posséder d’arme pour les 10 prochaines années. Il voit également son nom être inscrit au Registre des délinquants sexuels pour les 20 prochaines années.
Pour ce qui est d’avoir rendu accessible des images intimes, le juge Saint-Arnaud a condamné l’accusé à purger 30 jours de détention de façon discontinue soit les dimanches et lundis. Il en est de même pour le chef d’accusation de bris alors que le magistrat a ordonné une sentence discontinue, mais consécutive de 15 jours de détention.
Finalement, pour ce qui est du chef de possession de stupéfiants, Philippe Lamontagne a été condamné à 500 $ d’amende à être payée dans un délai de 10 mois.
Questionnée à sa sortie du tribunal, Me Mylène Brown se dit étonnée de la décision rendue, mais insiste sur le fait qu’une sentence avec un encadrement strict autour de l’accusé a été prononcée.