Julie Surprenant : disparaître dans la nuit | VIVA MÉDIA Skip to main content

Peu importe la parcelle de terre que vous habitez au Québec, vous avez probablement déjà entendu le nom de Julie Surprenant. Peut-être, avez-vous ressenti votre cœur se torde en entendant la fin tragique de sa trop courte destinée? L’histoire de Julie est celle d’une jeune adolescente de 16 ans qui après une journée comme les autres à l’école, ne rentrera jamais à la maison.

Julie Surprenant, disparue le 15 novembre 1999, à l’âge de 16 ans.

Le 15 novembre 1999, Julie Surprenant, étudiante à la polyvalente Armand-Corbeil, située à Terrebonne, ne rentre pas chez son père, immédiatement après les cours. Comme il lui arrivait fréquemment de le faire, elle se rend à la maison des jeunes, en compagnie de son amie et y demeure jusqu’à 20h30. Les deux amies prennent alors place abord de l’autobus du circuit #8 où elles se séparent aux Galerie de Terrebonne alors que Julie transfère dans l’autobus #25 A.

À 20h56, Julie débarque à l’arrêt de l’Île Saint-Jean, situé à 50 mètres du logement de son père. Au moment où elle descend, le chauffeur remarque la présence d’un homme portant des vêtements foncés qui se tient dans l’abribus. Lorsque le chauffeur lui demande s’il désire monter dans l’autobus, l’individu refuse. D’autres témoins mentionneront avoir aperçu deux hommes se dirigeant vers l’immeuble où Julie habitait sur la rue de Castille, à Terrebonne.

C’est précisément à cet instant que Julie Surprenant disparaît. Entre l’arrêt d’autobus et le logement de son père. Elle ne franchira jamais les quelques mètres la séparant de la sécurité de son domicile. Le lendemain matin, son père réalise qu’elle n’est pas rentrée. Il ne s’en inquiète pas : Julie dort régulièrement chez sa mère. Peu de temps après, l’école l’avise de son absence. Michel Surprenant téléphone aussitôt à la mère de Julie qui l’informe que leur fille n’a pas dormi chez elle.

L’adolescente est portée disparue et l’enquête policière débute. Les soupçons se tournent rapidement vers Richard Bouillon qui demeure le logement au-dessus de celui des Surprenant. Alors qu’il est interrogé par les policiers, il se contredit à plusieurs reprises, mais les preuves ne sont pas suffisantes pour procéder à son arrestation. L’enquête piétine. Selon des témoins rencontrés par les policiers, Bouillon aurait été aperçu au restaurant avec un homme correspondant à la description de l’homme qui se tenait dans l’abribus le soir du 15 novembre.

Tout pointe vers Richard Bouillon

Selon les informations rapportées par Me Catherine Rudel-Tardif dans son rapport d’enquête sur les causes et circonstances du décès probable de Julie Surprenant, le principal suspect avait un dossier judiciaire bien garni, notamment de gestes indécents commis en 1977, méfaits et menaces en 1989 et agressions sexuelles en 1990.

Dans le documentaire Trouver Julie, le réalisateur Stéphan Parent, met en lumière une triste histoire survenue deux ans avant la disparition de Julie Surprenant. Il est question d’une adolescente que Richard Bouillon aurait séquestrée et violée, dans le même appartement qu’il habitait lors de la disparition de Julie.

De plus, le 22 novembre 2000, Richard Bouillon se soumet à un test polygraphique. Le résultat stipule qu’il ne dit pas toute la vérité relativement à son implication dans la disparition de Julie Surprenant.

En 2001, à la suite d’un reportage, d’autres victimes se sont manifestées. Dans le documentaire Trouver Julie, du réalisateur Stéphan Parent, l’ancienne conjointe de Richard Bouillon raconte qu’alors qu’elle était enceinte de leur fille, ce dernier a été mis en état d’arrestation pour avoir agressé leur voisine de 5 ans.

En 2003, Bouillon est condamné à une peine fédérale de 6 ans et 5 mois pour agressions sexuelles.

En juin 2006, Richard Bouillon atteint d’un cancer est transféré de l’Établissement Drummond où il purge une peine pour agression sexuelle, à l’Hôpital Cité-de-la-Santé de Laval. Il fait mention de son désir de parler au journaliste Claude Poirier, mais cela n’aura jamais lieu. Dans les jours précédents son décès, Richard Bouillon aurait avoué le meurtre de Julie Surprenant à deux employés, à des moments distincts. Il raconte notamment à l’infirmière auxiliaire Annick Prud’homme qu’il a violé plusieurs garçons et filles. Il ajoute qu’il est responsable de l’enlèvement, du viol et du meurtre de Julie Surprenant. Bouillon confie également avoir jeté dans la rivière des Mille-Îles, le sac de sport rempli de briques, dans lequel il avait disposé le corps de l’adolescente, dans la Rivière des Milles.

Quelques jours après le décès de Bouillon, des enquêteurs de la Sûreté du Québec rencontrent son codétenu. Ce dernier leur raconte que Richard Bouillon lui aurait confié avoir commis plusieurs agressions en compagnie d’un complice. Il aurait avoué avoir agressé Julie Surprenant avec ce complice et qu’ils se seraient débarrassés de son corps près du vieux pénitencier de Terrebonne.

Qui est le deuxième suspect?

Bouillon décédé, le corps de Julie Surprenant n’a jamais été retrouvé. Si Bouillon a apporté son secret avec lui, son potentiel complice lui est peut-être toujours vivant et détient sans doute les réponses aux questions que se pose les proches de Julie depuis 23 ans : où est-elle?

Le réalisateur Stéphan Parent mentionne que le principal suspect dans cette affaire, Richard Bouillon aurait été aperçu dans un restaurant situé au coin des rues Iberville et Beaubien à Montréal, en compagnie d’un homme correspondant en tout point au portrait-robot de l’homme à la casquette rouge qui se trouvait dans l’abribus lorsque Julie Surprenant est descendue de l’autobus le soir de sa disparition. Selon nos informations, il portait toujours cette même casquette rouge des Yankees lors de cette rencontre au restaurant.

Vous possédez des informations sur cette affaire, aussi insignifiants puissent-ils vous paraître, vous êtes priés de communiquez avec l’avocat Marc Bellemare au 418-681-1227. Vous pouvez également transmettre vos informations par messagerie texte au 438-799-3528.

Source :

Collaboration spéciale de M. Stéphan Parent

Rapport d’enquête de Me Catherine Rudel-Tessier, coroner

Mélanie Calvé

Journaliste

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