Christian Godin, un comptable de formation, risque de devoir prendre le chemin du pénitencier à la suite d’une fraude près de 400 000 $ à son employeur.
Christian Godin a avisé la Cour que son employeur actuel n’était pas informé des accusations pour lesquelles il a plaidé coupable. (Photothèque)
Lors des représentations sur sentence qui se sont déroulées devant le juge Joey Dubois, le jeudi 23 mars, le procureur du Directeur des poursuites criminelles et pénales Me Maxime Séguin Durand a utilisé les mots preuve accablante pour parler du dossier. Me Séguin Durand a fait valoir qu’une peine de détention de 24 mois avec une période de probation de 3 ans ainsi qu’une ordonnance de remboursement serait une peine juste, en raison de la gravité du geste commis par Christian Godin.
Faits
Christian Godin a occupé un poste à la compagnie Clermont Ltée de 2013 à 2019. De 2016 à 2019, il a plongé les deux mains dans les finances de l’entreprise et il en a profité pour détourner des fonds à son avantage. Il est question d’un montant de 395 693,10$.
L’homme de 42 ans a reconnu avoir fraudé son employeur. Toutefois, afin de justifier son geste, il a expliqué qu’au moment des faits, il souffrait d’un mal de vivre, qu’il vivait beaucoup de stress et de pression. Également, il a précisé à la Cour que ses états d’âme l’ont amené à prendre deux médicaments pour calmer son anxiété et ses troubles du sommeil.
Train de vie luxueux
Venant à la barre pour expliquer les impacts significatifs qu’ont eu les gestes frauduleux de Christian Godin sur son entreprise, la copropriétaire de Clermont Ltée a précisé que 94 transactions frauduleuses ont été effectuées. « Il disait que sa famille avait de l’argent, précise la dame. Il voyageait à Las Vegas et il offrait des bijoux à des femmes. Il a un camion de luxe. Parfois des employés nous questionnaient puisqu’ils trouvaient aussi que M. Godin avait un train de vie assez spectaculaire. »
À la suite de son stratagème frauduleux, Christian Godin a quitté son emploi chez Clermont Ltée. En fait, il a cessé de se présenter à son lieu de travail. C’est à la suite de son départ volontaire que son subterfuge a été découvert.
Lors du contre-interrogatoire du coupable par le représentant du Directeur des poursuites criminelles et pénales, Christian Godin a indiqué avoir fait une thérapie pour régler son problème de mal de vivre. Cette thérapie lui a couté 30 000 $. Facture qu’il dit avoir payée avec son REER à la hauteur de 11 000 $ et dont le reste de la facture aurait été assumé par son père.
Pour ce qui est de la somme qu’il a fraudée auprès de son ancien employeur, Christian Godin indique avoir fait quelques voyages et mangé dans des restaurants.
Notons également que lors de son témoignage, Christian Godin a demandé au juge la permission de s’adresser directement à son ancienne patronne afin de lui présenter ses excuses.
Pour ce qui est de la défense, l’avocat de Christian Godin a présenté au juge une peine à être purgée dans la collectivité.
Le juge Dubois a pris la cause en délibéré et il fera connaitre sa décision le 18 mai.