La juge Ann-Mary Beauchemin fera connaitre sa décision le jeudi 22 juin à 13 h 45 dans la cause de Paul-Émile Richer à la suite de la comparution sur remise en liberté qui s’est déroulée le vendredi 16 juin.
Les faits reprochés à Paul-Émile Richer sont très graves. Mais, l’homme prétend avoir déjà reçu une sentence pour les accusations déposées. (Photothèque)
Les faits reprochés à l’homme de 60 ans sont à glacer le sang et ils se seraient déroulés dans les années 80. À de multiples reprises, Paul-Émile Richer aurait assouvi ses plus bas instincts auprès de 3 victimes, soit un garçon et deux fillettes, tous trois âgés de moins de 7 ans. Au total, il est question de 13 chefs d’accusations.
Les faits reprochés à Paul-Émile Richer sont graves. Il est question de trois chefs d’accusation d’agressions sexuelles, de trois chefs d’accusation d’atteinte à la pudeur, de deux chefs d’accusation de sodomie, de trois chefs d’accusation d’avoir eu des rapports sexuels avec une personne de moins de 14 ans et un chef d’accusation de viol.
Difficile d’imaginer situation aussi rocambolesque. Lors de son arrestation, le résident de Saint-Anicet a indiqué aux enquêteurs qu’ils étaient dans l’erreur puisqu’il avait déjà purgé une peine de détention dans les années 80. D’ailleurs, Paul-Émile Richer a indiqué à la juge avoir été condamné à purger 2 ans moins 1 jour à la prison de Salaberry-de-Valleyfield dans les années 80 après avoir plaidé coupable d’agression sexuelle sur les 3 victimes alléguées. Cependant, il ignore qui était son avocat et qui était le juge à ce moment. Des recherches effectuées au plumitif n’indiquent aucune condamnation pour les délits auxquels il prétend avoir reconnu sa culpabilité.
Antécédents
Ce n’est pas la première fois que Paul-Émile Richer se retrouve devant la Cour pour des accusations en lien avec des agressions sexuelles sur des enfants. En 1984, il a été condamné pour ce type de délit. En 1997 et 2010, il était de retour devant le juge pour des accusations similaires, mais il a été acquitté.
S’adressant à la Cour, Me Mylène Brown, du ministère public qui s’oppose à la remise en liberté de Paul-Émile Richer, a indiqué que la version de l’accusé, qui prétend avoir déjà été condamné ne tient pas la route. « Dans les années qu’il dit avoir été condamné, une des victimes n’était même pas née. Il n’y a rien de concret dans sa version. Il faut que le tribunal tienne compte de la longue plage temporelle, de la gravité des gestes posés, de la vulnérabilité des victimes. S’il est reconnu coupable, il pourrait recevoir une peine de 12 à 15 ans de détention. »
En défense, Me Jean-François Benoit a invité le tribunal à se montrer prudent. « Il y a des choses à démêler dans ce dossier. Des témoins ont indiqué aux policiers que mon client a déjà été condamné pour ces gestes. Aussi, j’ai de la difficulté avec le fait qu’il y a eu 2 mois de délai entre l’émission du mandat d’arrestation et l’arrestation de M. Richer. Je ne comprends pas pourquoi il resterait détenu le temps de tirer cela au clair », expose Me Jean-François Benoit.
Sa conjointe le cautionne une troisième fois
La femme de l’accusé est aussi venue à la barre pour venir apporter des garanties advenant que la juge accepte de remettre l’accusé en liberté. Dans un premier temps, la dame a expliqué qu’elle acceptait de déposer une caution de 500 $ à 1000 $ et que si son conjoint ne respectait pas les conditions imposées par la Cour, qu’elle allait appeler les policiers. Pendant son témoignage, un aspect a semblé retenir l’attention de la Cour. Comme l’accusé vient de perdre son emploi pour la saison estivale et qu’il fera une demande de prestation d’assurance emploi, la dame a confirmé à la juge qu’il allait travailler au noir tout l’été afin de vendre du bois de chauffage.
C’est la troisième fois que l’accusé fait face à ce genre d’accusation pendant qu’il est en couple avec sa conjointe. Cette dernière a aussi mentionné qu’à ses débuts en couple avec Paul-Émile Richer, qu’il avait avoué sortir de prison puisqu’il avait abusé sexuellement trois enfants. Or, cela n’a pas empêché la dame de faire vie commune avec l’accusé, et ce, même si elle avait des enfants en bas âge.
La juge fera connaitre sa décision le jeudi 22 juin à 13 h 45.