Deux policiers de la Sûreté du Québec, Jean-Philippe Girard et Thomas Tremblay, poursuivent la Ville de Lévis, responsable de la Centrale 9-1-1, à la suite d’une intervention policière. Lors de l’opération, une information, pourtant excessivement importantes, ne leur a pas été transmise.
Les agents Thomas Tremblay (à gauche) et Jean-Philippe Girard (à droite) ont intenté une poursuite envers la Ville de Lévis, responsable de la centrale 9-1-1. (Photothèque)
Le 3 octobre 2017, les policiers Girard et Tremblay se sont présentés à une résidence de la rue du Sentier à Salaberry-de-Valleyfield à la suite d’un appel logé à la Centrale 9-1-1. La dame qui a fait l’appel demandait de l’aide. Elle a indiqué au répartiteur qu’elle venait d’être blessée par un tir provenant d’une arme à feu. Toutefois, cet élément n’a jamais été transmis aux policiers.
Lorsqu’ils se sont présentés sur place, les policiers étaient très loin de se douter qu’ils allaient à leur tour être la cible d’Alain Castonguay, un homme qui venait d’ouvrir le feu sur sa conjointe et qui a plaidé coupable à un meurtre au 2e degré ainsi qu’à trois tentatives de meurtre, le jeudi 20 juin 2019.
« Nous n’avons jamais reçu l’information sur le fait qu’une arme à feu venait d’être utilisée », explique Thomas Tremblay, qui lors de l’intervention a été touché par trois projectiles provenant des tirs d’Alain Castonguay. Les blessures subies par l’agent Tremblay sont importantes. Il a reçu un projectile au flanc gauche, un autre sur sa montre, qui lui a fracassé le poignet et envoyé des éclats dans la jambe, et un sur son gilet pare-balles. À la suite du drame, l’agent Thomas Tremblay a subi trois opérations, dont deux à l’œil. Il a pu recommencer à patrouiller en février 2018.
Jean-Philippe Girard fait savoir que si son partenaire et lui avaient reçu l’information adéquate, que l’intervention se serait déroulée différemment. « Nous aurions été beaucoup moins à risque, indique Jean-Philippe Girard. Peut-être que l’agent Tremblay n’aurait pas eu toutes les blessures qu’il a subies. Possiblement que nous n’aurions pas vécu ce traumatisme-là. »
Devant la situation, les deux policiers ont intenté un recours civil envers la Ville de Lévis ainsi qu’envers le tireur Alain Castonguay. « Ça sera devant les tribunaux prochainement. Les premières étapes judiciaires ont été enclenchées au niveau civil envers la Ville de Lévis et Alain Castonguay », précise l’agent Girard qui a reçu le 14 mai 2018, la plus haute distinction qu’un policier puisse avoir pour un geste de bravoure, en sauvant la vie de son coéquipier le soir de la tragédie.