Un résident du Haut-Saint-Laurent a été reconnu coupable par le juge Joey Dubois au palais de justice de Valleyfield de plusieurs accusations à connotation sexuelle en lien avec plusieurs agressions survenues entre 2004 et 2012 sur ses filles adoptives.
L’homme qui ne peut être identifié en raison d’une interdiction de publication s’est livré à ses plus bas instincts à de multiples reprises sur les deux enfants. Pendant le procès, l’une des victimes a indiqué que les abus sexuels ont commencé peu de temps après son arrivée chez ses parents adoptifs. Elle avait à l’époque moins de 10 ans. Les gestes ont été tellement fréquents que la jeune femme est incapable de déterminer le nombre de fois qu’elle a été abusée sexuellement. Il serait question de plus de 200 événements.
Dans le jugement du juge Dubois, il est possible d’apprendre que celui qui a confié sa défense à Me Alexandre Dubé, a également éjaculé, craché et uriné sur le visage de ses filles. À une reprise, il a même photographié l’une de ses filles alors qu’elle avait le visage recouvert de sperme.
Témoins de la défense
La mère des victimes a été appelée à la barre. Elle a indiqué au juge qu’en aucun temps, elle n’avait eu de doute sur son mari. Qu’elle n’a jamais été témoin des gestes exposés par ses filles. Fait particulier, une semaine avant son témoignage, la dame a appris que son époux avait déjà eu des relations extraconjugales avec une autre femme il y a quelques années.
Des enfants biologiques du couple ont aussi été appelés à la barre. Ils ont décrit leur père comme quelqu’un d’aimant. Un deux a indiqué avoir discuté des accusations avec les autres enfants biologiques du couple après avoir appris que ses sœurs avaient porté plainte. À la suite des discussions, il a été conclu que les allégations étaient impossibles puisqu’il y avait toujours quelqu’un dans la maison et parce que les murs étaient minces, donc que les autres membres de la famille auraient entendu.
Dans sa décision, le juge Dubois remet en doute la crédibilité de l’accusé. Que ce dernier a quitté sa résidence sous prétexte qu’il allait travailler à Toronto. Cependant, une des victimes a indiqué lors du procès qu’elle avait lancé un ultimatum à son père. Que s’il ne quittait pas la résidence familiale qu’elle allait porter plainte à la police. Que la raison de son départ de la maison est donc une question importante dans ce cas. Également, l’explication de la raison pour laquelle ses filles ont cessé de lui parler depuis 2016 n’est pas acceptée par la Cour.
« Il n’y a donc aucune raison valable et crédible pour laquelle il ne serait revenu à sa résidence depuis 2016, dit le juge Dubois. Il évite tout contact avec ses filles. Il semble à la Cour que la seule raison crédible pour qu’il agisse de cette manière est précisément parce que l’une d’elles lui avait dit de partir ou bien elle le dénoncerait à la police. Cela donne de la crédibilité au témoignage d’une des victimes.»
Au terme d’un jugement de 18 pages, le juge Dubois a reconnu l’homme coupable de tous les chefs d’accusation. La cause revient devant la Cour pour les représentations sur la peine le 2 juin prochain. Le Directeur des poursuites criminelles et pénales est représenté dans ce dossier par Me Kim Émond.