Le juge Daniel Royer de la Cour Supérieur a condamné Alain Castonguay à une sentence à perpétuité avec possibilité de libération conditionnelle après 12 ans, le lundi 22 juillet au palais de justice de Valleyfield.
Alain Castonguay est resté calme tout le long de la lecture du jugement sur détermination de sa peine. (Photothèque)
Alain Castonguay a plaidé coupable, le jeudi 20 juin au palais de justice de Valleyfield, a une accusation de meurtre au 2e degré ainsi que de trois chefs d’accusation de tentative de meurtre sur des policiers en lien avec un événement survenu à Salaberry-de-Valleyfield en octobre 2017.
À la suite du plaidoyer de culpabilité, les juristes impliqués dans le dossier, Me Jacques Vinet et Me Alexandre Dubé pour la défense et Me Hélène Langis et Me Pierre-Olivier Gagnon pour le Directeur des poursuites criminelles et pénales, ont présenté une suggestion commune. Ce à quoi le juge Royer s’est manifesté.
« Une suggestion commune des parties pour régler un dossier ne peut être écartée par un juge que si elle est contraire à l’intérêt du public ou susceptible de déconsidérer l’administration de la justice, indique le magistrat. Le tribunal a déjà conclu que les peines d’emprisonnement de 12 ans, moins la détention provisoire calculée en temps simple, pour chaque chef d’accusation de tentative de meurtre à purger concurremment entre elles et concurremment à la période d’inéligibilité à la libération conditionnelle, sont appropriées. »
En plus de sa peine de détention, le tribunal a ordonné que soit prélevé d’Alain Castonguay le nombre d’échantillons de substances corporelles jugé nécessaire pour analyse génétique et interdit formellement le meurtrier d’avoir en sa possession des armes à feu pour les 10 années après sa libération.
Les faits
Le 3 octobre 2017, Alain Castonguay a ouvert le feu sur sa conjointe Johanne Chayer à l’intérieur de la résidence du couple qui venait de se reformer après plusieurs années de séparation.
Un appel à la centrale 9-1-1 a été fait par Johanne Chayer à 21 h 33 afin d’obtenir de l’aide. Le préposé de la centrale entend une dame qui est en détresse et l’appel est interrompu. À deux reprises, le préposé appelle et il entend des voix à l’intérieur de la résidence, dont celle d’Alain Castonguay qui nargue sa victime. Lorsque les agents de la Sûreté du Québec Thomas Tremblay et Jean-Philippe Girard se présentent sur place, des coups de feu en provenance de la résidence ont lieu. L’agent Tremblay est atteint et son confrère se voit dans l’obligation d’ouvrir le feu et de le mettre à l’abri en l’agrippant par son gilet pare-balles.
Lorsque le premier spécialiste en arme longue arrive sur place, Alain Castonguay ouvre le feu de nouveau. Le véhicule du spécialiste est touché à quatre reprises.
Les membres du Groupe tactique d’intervention de la Sûreté du Québec parviennent à entrer dans la résidence à 1 h 58. Alain Castonguay est couché au sol dans l’entrée et une arme longue ainsi qu’un chargeur sont retrouvés à proximité. Pour ce qui est de la victime, son corps inerte a été retrouvé dans le salon et son décès a été constaté dès son arrivée dans un centre hospitalier.