Le juge Richard Marleau a imposé une peine d’incarcération de 66 mois à Richard Boisvert le lundi 3 juillet. Les faits reprochés à l’homme de 72 ans se sont déroulés entre 1982 et 1990.
La victime a livré un témoignage touchant et bouleversant. (Photothèque)
« Ta sentence n’est pas importante, elle ne remplacera jamais celle que j’ai portée toutes ces années et tout ce que tu m’as volé. Tu m’as fait vivre des atrocités. Comment un adulte peut faire de tels gestes? Mais, je me suis pardonné des choses que je t’ai laissé faire. Tu es coupable d’avoir violé mon corps d’enfant. Aujourd’hui je te lègue ma douleur et mon anxiété », tels ont été les propos de la victime de Richard Boisvert, reconnu coupable d’agressions sexuelles, d’avoir eu des rapports sexuels avec une personne de moins de 14 ans, d’avoir touché une partie du corps à des fins d’ordre sexuel à une personne de moins de 14 ans, d’avoir invité, engagé ou incité un enfant de moins de 14 ans à le toucher et de grossière indécence, avant le prononcé de la sentence.
C’est au terme d’un procès dont le jugement écrit fait 22 pages que le juge Marleau a déclaré Richard Boisvert coupable. Dans le jugement, il est possible d’apprendre que les gestes reprochés au délinquant sexuel se sont déroulés à Saint-Stanislas-de-Kostka, Franklin, Saint-Antoine-Abbé, Huntingdon, Howick, Saint-Hyacinthe de même qu’aux États-Unis.
La sentence prononcée fait suite à une suggestion commune présentée par Me Marie-Christine Latour en défense et Me Mylène Brown du Directeur des poursuites criminelles et pénales. En plus de sa période de détention, Richard Boisvert doit soumettre un échantillon de son ADN pour analyse. Il a également l’interdiction pour les 10 prochaines années de se trouver dans un parc public ou une zone publique où l’on peut se baigner s’il y a des personnes âgées de moins de seize ans ou s’il est raisonnable de s’attendre à ce qu’il y en ait, une garderie, un terrain d’école, un terrain de jeu ou un centre communautaire. De se trouver à moins de deux kilomètres, de toute maison d’habitation où réside habituellement la victime. De chercher, d’accepter ou de garder un emploi, rémunéré ou non, ou un travail bénévole qui le placerait en relation de confiance ou d’autorité vis-à-vis de personnes âgées de moins de seize ans et d’avoir des contacts, notamment communiquer par quelque moyen que ce soit, avec une personne âgée de moins de seize ans, à moins de le faire sous la supervision d’une personne que le tribunal estime convenir en l’occurrence. En plus de ces conditions, Richard Boisvert doit faire son inscription au Registre des délinquants sexuels pour les 20 prochaines années.
Une victime qui refuse de se laisser abattre
L’identité de la victime de Richard Boisvert est protégée par une interdiction de publication. Cependant, il est impossible de passer sous silence le courage dont a fait preuve la dame aujourd’hui âgée dans la quarantaine. L’aplomb qu’elle a démontré pendant la lecture d’une lettre sur les impacts et répercussions que les agressions lui ont causées démontre qu’elle a refusé de se laisser anéantir par les agressions.
À la suite de la lecture de la victime, le juge Marleau a indiqué qu’il aimerait avoir le pouvoir d’effacer les atrocités que la victime a dû endurer.