Coupable d’homicide involontaire, Jonathan Lessard a été condamné à une peine de 14 ans d’emprisonnement, le jeudi 18 mars au palais de justice de Valleyfield.
La juge Myriam Lachance a tranché. Alors que la défense proposait une peine de 5 à 9 ans de détention et que la couronne suggérait une peine d’incarcération de 14 ans, c’est cette suggestion que la magistrate a retenue.
La juge a insisté sur les nombreux facteurs aggravants qui doivent être pris en considération. « La consommation d’alcool et de stupéfiants s’est faite de façon volontaire, insiste la juge. Il est question d’un crime violent. Jonathan Lessard venait de sortir de détention, soit 4 jours avant l’événement. Il a tenté de maquiller son crime et de s’approprier les biens de la victime. Serge Schinck a été tué dans son domicile et les conséquences sont importantes. »
Également, la juge a insisté sur l’article 718.3 du Code criminel, soit que le tribunal qui impose une peine doit accorder une attention particulière aux objectifs de dénonciation et de dissuasion de l’agissement à l’origine de l’infraction.
Lors des représentations sur la peine qui se sont tenues le 11 mars, les membres de la famille de Serge Schinck s’étaient adressés à la Cour. « Pendant le procès, j’ai dû rester calme et je n’ai pas bronché. Mais, il est temps de parler un peu de mon père. Il n’a pas toujours fait de mauvais choix. Il a possédé des restaurants, il a été famille d’accueil pour la DPJ, élevé les 4 enfants de sa conjointe avec qui il a été pendant 13 ans. Il sociabilisait avec tout le monde. Le fly, de son surnom, était toujours de bonne humeur, il n’aimait pas la chicane, il aimait rire et partager avec ceux qu’il aimait. Sa famille, filles, petits-enfants, mère, sœurs, frères étaient importants pour lui. Il n’était pas du genre à chercher les conflits. C’est pour cette raison que la façon dont il nous a quitté est frustrante. Malgré ses défauts, mon père était une bonne personne et il ne méritait pas de mourir ainsi », a témoigné Dominique Schinck.
« C’est difficile de prévoir une sentence dans le cas d’un homicide involontaire. La juge a eu la même vision que nous en ce qui a trait à la peine à imposer », Me Patrick Cardinal.
En prenant en considération l’ensemble du dossier, la juge a imposé une peine de 14 ans de détention à Jonathan Lessard. De celle-ci, 63 mois de détention préventive seront soustraits. Jonathan Lessard se voit par conséquent, condamné à une peine de 8 ans et 9 mois. La Cour a également imposé plusieurs conditions à Jonathan Lessard. Dans un premier temps, il doit fournir un échantillon corporel pour des fins d’analyse ADN. Il a également l’interdiction de communiquer de quelque façon que ce soit avec les membres de la famille de Serge Schinck. De plus, il lui est formellement interdit d’avoir en sa possession des armes à feu, arbalètes, armes prohibées, armes à autorisation restreinte, dispositifs prohibés, munitions, munitions prohibées et substances explosives, et ce à perpétuité.
Invitée à commenter la sentence, la fille de la victime, Tracy Schinck, mentionne qu’elle est satisfaite de la sentence dans les circonstances, mais que rien ne lui rapportera son père. « Dans le meilleur des mondes, il aurait eu une sentence à perpétuité, dit Mme Schinck. Le prononcé de la peine me permet de tourner la page du domaine judiciaire. Cependant, je dois maintenant continuer à guérir mes blessures. »