L’Ambioterra, un organisme à but non lucratif et de bienfaisance, met en lumière la présence grandissante et néfaste du gobie à taches noires dans les eaux du fleuve Saint-Laurent.
Fleuve Saint-Laurent à Dundee
Crédit photo : Le Groupe Ambioterra
Grâce à un financement de 24 446 $ du Fonds d’action Saint-Laurent (FASL), l’OBNL a réalisé une évaluation de l’envahissement du gobie à taches noires sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent entre les lacs Saint-François et Saint-Louis.
Une espèce d’Europe et de l’Asie
Le gobie à taches noires est un petit poisson originaire d’Europe et de l’Asie grandement dommageables pour les poissons indigènes et les amateurs de pêches sportives au Québec, et ce, depuis 1990. Aujourd’hui, il se trouverait dans toute la portion d’eau douce du fleuve Saint-Laurent ainsi que dans la plupart des tributaires incluant la rivière Châteauguay.
Un indice pour évaluer sa propagation
Créé par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), l’indice gobie a permis à Ambioterra de révéler que la présence du gobie à taches noires est mauvaise, représentant 98 % des captures effectuées. Cette espèce exotique envahissante (EEE) prend la place des espèces indigènes. Précisions que l’indice gobie s’évalue en cinq catégories allant de très bon à mauvais. L’organisme aurait été informé par des amateurs de pêche que de plus en plus de gobies à taches noires seraient capturés au lieu du doré ou de l’achigan.
Sensibiliser la population
L’organisme Ambioterra a pour objectif de protéger la biodiversité ainsi que les espèces en péril au Québec. Il accompagne les propriétaires privés et les intervenants régionaux du sud du Québec dans l’adoption de meilleures pratiques environnementales cherchant à protéger la faune et la flore. L’OBNL rappelle donc l’importance de prendre des mesures afin de limiter la propagation du gobie à taches noires.
Cinq propriétaires riverains de la rive sud du fleuve Saint-Laurent ont d’ailleurs été accompagnés par Ambioterra afin de mieux protéger les milieux naturels et la faune avec un bilan environnemental de leur propriété incluant des recommandations pour contrôler les EEE. « Ce service d’accompagnement gratuit offert par Ambioterra a permis aux propriétaires participants de s’impliquer directement pour améliorer la santé de l’écosystème du fleuve Saint-Laurent », précise Karel Ménard, président d’Ambioterra.
La sensibilisation à l’enjeu de cet EEE restera d’être un objectif pour l’organisme. « Au cours des prochaines années, Ambioterra continuera donc de sensibiliser la population aux moyens pour réduire l’envahissement du gobie qui est une très grande menace pour les espèces de poissons indigènes du Québec, particulièrement pour celles de la famille des cyprins et petits percidés, vous pouvez consulter notre feuillet de sensibilisation sur notre site internet », souligne Priscilla Gareau, directrice générale d’Ambioterra.
Les impacts de la présence de gobie à taches noires
Le gobie à taches noires mangerait les œufs et les jeunes des poissons indigènes selon le site du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du gouvernement du Québec. Il jouerait un rôle dans la réintroduction, dans la chaîne alimentaire, de contaminants retrouvés dans les moules zébrées, qui produisent une quantité importante de nourriture pour les gobies à taches noires favorisant ainsi leur expansion.
S’il est porteur de la septicémie hémorragique virale, une maladie infectieuse, il pourrait la transmettre à d’autres espèces aquatiques et causer la mort de poissons infectés. Le réseau alimentaire aquatique pourrait ainsi être affecté, de même que la qualité de la pêche.