La ville de Beauharnois a récemment annoncé la conclusion d’une entente hors cour avec l’entreprise possédant le terrain, soit Les Investissements René St-Pierre. Cette dernière réclamait la somme de 18 millions.
Crédit photo : Érick Ouellet
Le litige remontait à 2021 suite à un changement de zonage que le propriétaire du lot contestait. Les élus municipaux actuels ont pris cette décision afin d’éviter d’encourir des sommes importantes qu’un long processus judiciaire aurait nécessitées. À l’époque, le zonage avait été modifié, passant d’industriel lourd à des usages récréatifs et de conservation de la nature.
Les travaux de réhabilitation des sols contaminés devraient débuter en 2025 avec la participation du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.
Un site avec un long historique industriel
Dès 1936, on y retrouve l’usine de silicium de St Lawrence Alloys Limited, qui sera par la suite, en 1938, rachetée par l’Union Carbide Corporation qui continue d’exploiter l’usine.
En 1972, changement de vocation, on procède alors à la construction d’une usine de production de ferromanganèse. En 1984, le site est cédé à la société norvégienne Elkem, qui cessera ses opérations en 1991. En 1995, Excavation René Saint-Pierre se porte acquéreur des installations.
Un des pires héritages industriels de la région de Montréal
Un rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) datant de 2011 révèle des concentrations très élevées de contaminants toxiques. Du zinc, du cadmium, des composés phénoliques et des HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) ont notamment été répertoriés sur le site.
En 2008, Environnement Canada révélait qu’on pouvait noter de « très forte contamination par les dioxines et furanes, par les HAP et divers métaux » qui avaient été détectés sur
place. Cette famille de substances toxiques figure parmi les pires molécules cancérigènes et mutagènes connues à ce jour.
Selon les différents rapports consultés, les contaminants présents sur le site sont entre 40 et 125 fois plus élevés que les normes suggérées par Santé Canada pour éviter les risques à la santé humaine.
TEXTE : ÉRICK OUELLET