Retour prochain sur les bancs d’école : parents et enseignants en colère | VIVA MÉDIA Skip to main content

Lors de son point de presse quotidien, le premier ministre François Legault a annoncé que les enfants pourraient peut-être retourner à l’école plus rapidement que prévu.

Le premier ministre a souligné que plusieurs scénarios étaient actuellement sur la table et qu’un retour sur les bancs d’école avant le 4 mai n’était pas exclu. Rapidement, les réactions de parents et d’enseignants ont inondé les réseaux sociaux. Visiblement, pour la majorité de la population, cette possibilité n’est pas envisageable.

 

« J’ai 251 élèves ! J’ai communiqué avec mes jeunes par courriel et j’ai créé un groupe FB pour y inclure tous mes jeunes. Vraiment plus facile pour transmettre l’information, car ils ne vont pas voir leur courriel sur le Portail. J’ai du secondaire 3, des élèves qui ont doublé craignent de devoir tripler. J’ai majoritairement du secondaire 5 incertain de comment faire leur demande de prêts et bourses, inscription aux adultes pour l’an prochain, crainte de perdre leur emploi étudiant, crainte de ne pas avoir leur diplôme, leur bal, etc. Je les rassure, je leur donne des ressources à explorer, mais c’est surtout un job de psy en ce moment. Je suis moi-même inquiète pour ma santé étant asthmatique. À chaque fois que j’ai un rhume, je dois frencher mes pompes. Ça dégénère en bronchite, augmentation de la dose des pompes. Puis, une fois sur deux, je dois me rendre aux urgences pour être branchée à de l’oxygène, car mes poumons ne font pas bien leur job. Je suis aussi apeurée qu’eux », confie une enseignante qui tient à conserver son anonymat.

 

« Si tu as regardé les cartes de Radio-Canada depuis le début de la crise, le virus fait le plus de morts dans les pays les plus peuplés et industrialisés. Dans les régions où les mesures de confinement durent dans le temps, le nombre de cas/décès est resté stable. Oui économiquement ça va faire mal, ça fait déjà mal. Mais nous n’avons pas le choix. Oui le virus va muter. Oui il faut s’attendre à ce que ce soit pire. Oui le taux d’alcoolisme et de consommation a augmenté. Mais on fait face à une crise sanitaire mondiale. Si chaque pays/état/province décide de tout rouvrir, là ton bordel de confinement n’aura servi à rien, car je donne 2 semaines après la réouverture des lieux et le virus va frapper encore plus fort. Tout comme la grippe espagnole de 1918 qui a fait beaucoup plus de ravage lors de la deuxième vague du virus », a-t-elle poursuivi.

 

Grand nombre de parents manifestent également leur mécontentement. « Il n’est pas question que mon fils retourne à l’école en mai ! Peu importe ce qu’on me dira rendu là, mon fils restera ici avec moi. S’il faut que je reste à la maison et quitte mon emploi je vais le faire. Personne ne prendra la chance de voir si ce retour à l’école est une bonne décision ou non en mettant à risque la santé de mon enfant. D’un côté, on annonce que les festivités sont annulés et d’un autre on annonce qu’on veut retourner nos enfants à l’école. C’est un non sens », a souligné la mère de Mickaël qui est en deuxième année du primaire.

 

 

 

Mélanie Calvé

Journaliste

Laisser un commentaire