Cheminement scolaire en mode virtuel, abolition des examens du ministère, des élèves qui présentent de grandes difficultés et qui malgré tout accèdent au niveau supérieur, tout semble mis en place pour faire la vie dure aux élèves.
La Covid-19 a eu des conséquences considérables pour plusieurs personnes. Des couples ont éclaté et des enfants ont vécu des changements importants autant au niveau personnel qu’au niveau académique. Ce qui parfois peut sembler anodin prend alors une tournure imprévue. Le simple fait de briser la routine d’un enfant peut avoir des conséquences. Pour Marilou Turbide, fondatrice du Centre Pluriel à Salaberry-de-Valleyfield, la présence en classe est importante pour le bon développement des enfants. Celle qui compte près de 20 ans d’expérience en éducation assure que plusieurs enfants ont subi un stress important en mars dernier. L’école à la maison a eu des conséquences importantes chez certains élèves. De plus, le milieu scolaire est parfois un milieu de protection pour l’enfant en difficulté.
« Le confinement en 2020 a eu des effets significatifs sur les élèves avec des difficultés d’apprentissage, explique Mme Turbide. Pour certains, cela a creusé un fossé important entre eux et le restant de la classe. Dès que nous avons eu l’autorisation de reprendre nos activités, les demandes de service ont été nombreuses au Centre Pluriel. »
En ce moment, plusieurs enfants ont une très faible estime d’eux en raison de leurs difficultés d’apprentissage. Marilou Turbide n’hésite pas pour dire que cette triste réalité pourrait aller en empirant advenant que les écoles soient de nouveau fermées et que les enfants soient dans l’obligation de continuer leurs apprentissages de façon virtuelle.
« Pour donner un exemple, nous avons une fillette de 7 ans qui vient au Centre Pluriel. Malheureusement, elle n’a pas réussi à avoir les acquis nécessaires en première année, mais qui est tout de même en deuxième année. Elle s’aperçoit que ses amis réussissent, mais pas elle. C’est difficile sur l’estime d’un enfant. C’est difficile d’aimer l’école lorsqu’un élève vit que des échecs. »
L’école, ça ne se passe pas à la maison
L’école de façon virtuelle n’est pas une option pour Mme Turbide. Selon l’ancienne enseignante en adaptation scolaire, un nombre important d’enfants présentent des difficultés d’apprentissage et ceux-ci doivent recevoir l’aide-académique nécessaire. Cependant, une réalité demeure présente. Les places sont restreintes dans les groupes adaptés.
« Malheureusement, ce n’est pas tous les enfants qui seront capables de récupérer les retards académiques, précise Mme Turbide. Les enseignants se donnent corps et âme, mais il faut comprendre que les ressources sont limitées. Il y a des listes d’attente dans les centres de services scolaires. Pour qu’un enfant soit accepté, il doit passer par un comité de sélection. Je suis réellement inquiète. »
Marilou Turbide confirme que les demandes sont nombreuses au Centre Pluriel. Or, en raison des mesures sanitaires, les places sont limitées. Fait étonnant, il n’est pas rare de constater la présence de plus de 20 élèves dans une classe. Mais, le Centre Pluriel n’a pas cette possibilité.
« En raison des consignes sanitaires, nous ne pouvons pas avoir plus d’un enfant à la fois dans le local, dit Marilou Turbide. Ce sont réellement des cours privés. Ce n’est pas une situation idéale pour une jeune entreprise comme le Centre Pluriel, mais nous sommes là pour les enfants. »
La mission du Centre Pluriel est de soutenir les enfants/ados et leur famille dans tous les défis qu’ils traversent.