Selon toute vraisemblance, le nombre d’étudiantes inscrites en Technique d’éducation à l’enfance au Cegep de Valleyfield a connu une baisse importante dans les 6 dernières années. Ceci inquiète la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ).
La présidente de la FIPEQ-CSQ, Valérie Grenon souligne qu’il faut donner envie d’une carrière en petite enfance aux jeunes du secondaire. « Encore aujourd’hui, nous devons combattre plusieurs préjugés envers les intervenantes en petite enfance, précise Mme Grenon. Au-delà des bourses Perspectives Québec annoncées récemment par le gouvernement, il faut une véritable stratégie d’attraction de nouvelles étudiantes vers la technique. »
La fédération craint que le gouvernement ne mise tous ses œufs dans le même panier en multipliant les formations courtes au détriment de la TEE. « Il y a un enjeu de qualité important dont il faut tenir compte. Travailler avec des enfants de 0-5 ans, c’est aussi important qu’une enseignante au primaire. Or, on ne cesse de niveler les qualifications requises vers le bas », poursuit Mme Grenon.
Pour la FIPEQ-CSQ, la solution passe d’abord et avant tout par une vision à long terme. Seulement en Montérégie, il manquera plus de 4000 intervenantes en centre de la petite enfance (CPE) et en milieu familial au cours des cinq prochaines années.
« Nous comprenons la volonté du ministère d’agir à court terme pour offrir des places aux parents, mais il faut impérativement briser la tendance qui s’installe par le manque d’attrait de notre domaine. Seulement pour le milieu familial au Suroît, c’est près de 1500 places qui pourraient être offertes aux parents », explique la présidente de l’Alliance des intervenantes en milieu du Suroît (ADIMS-CSQ), Sylvie Bédard.
Des solutions pour renverser la tendance
La FIPEQ-CSQ propose plusieurs mesures afin de stimuler les inscriptions en TEE. Rappelons que la TEE est qualifiante autant pour opérer un milieu familial régi et subventionné que pour travailler en CPE. Outre la promotion et la valorisation de la profession auprès des élèves du secondaire, la fédération propose de rendre les bourses Perspectives Québec plus flexibles et accessibles ainsi que de faciliter le passage d’une formation courte à la technique.
« Il faut sortir de la gestion à la petite semaine des dernières années : abaissement des ratios d’éducatrices formées, réduction du nombre d’heures pour l’Attestation d’études collégiales (AEC), ajout d’une formation non qualifiante de 90 heures, mise en place d’incitatifs massifs pour les formations courtes… Ce qu’il faut, c’est que dès septembre prochain, les inscriptions pour la technique soient à la hausse. Voilà un indicateur de réussite structurant que le gouvernement doit considérer », termine Madame Grenon.