Récemment, les Directeurs de la protection de la jeunesse ont déposé leur bilan provincial pour l’année 2020, qui a été ponctuée d’une Commission spéciale, de défis majeurs et de drames familiaux.
La triste histoire de celle que nous avons collectivement surnommée La petite fille de Granby a ébranlé la province, mais aussi la Direction de la protection de la jeunesse. Ce drame a soulevé l’inquiétude au sein de la population. De ce fait, le Gouvernement du Québec s’est engagé à entreprendre une réflexion portant sur les services de protection de la jeunesse, sur la loi qui l’encadre, sur le rôle des tribunaux, des services sociaux et des autres acteurs concernés. Ainsi, le 30 mai 2019, il confiait ce mandat à une commission spéciale sous la présidence de madame Régine Laurent. Soulignons que la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse doit soumettre son rapport et ses recommandations au gouvernement, au plus tard le 30 novembre 2020.
Selon madame Josée Morneau, directrice de la protection de la jeunesse et directrice provinciale de la Montérégie, l’histoire de La petite fille de Granby a causé une onde de choc dans la population ce qui a entrainé une hausse des signalements.
« C’est extraordinaire de voir toutes les voix, tous les gens qui sont venus s’adresser à la commission. Il y a des gens qui ont reçu des services qui sont venus parler de leur expérience. Il y a des professionnels du réseau qui sont venus, des partenaires du communautaire, des chercheurs. C’est un 360 qu’on ne s’est jamais offert comme société. J’ai suivi de près l’ensemble des travaux et déjà en Montérégie, nous nous sommes influencés des grands faits saillants de cette commission pour déjà bonifier et apporter certaines améliorations. Il faut le voir comme une façon de faire plus et faire mieux. Ce qui ressort de ça c’est la volonté d’évoluer ensemble, d’agir ensemble », a mentionné madame Morneau.
Statistiques régionales 2019-2020
En Montérégie, 18 033 signalements ont été traités ce qui représente une hausse de 20.4% par rapport à l’an dernier. De ce nombre, 33.4% signalements ont été retenus. Concrètement, c’est 49 situations d’enfants signalés quotidiennement, soit 8 situations de plus que l’an dernier chaque jour. Soulignons que 59 % des enfants dont la situation est prise en charge par les DPJ sont demeurés dans leur milieu familial ou chez des tiers significatifs.
De plus, 1391 adolescents ont reçu des services dans le cadre de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents (LSJPA), ce qui représente une diminution de 12,6 %.
La DPJ en situation pandémique
Considérée comme étant un service essentiel, la Direction de la protection de la jeunesse a continué d’offrir ses services durant la crise sanitaire malgré le nombre de signalements en baisse. En effet, le nombre de signalements reçus pour le premier trimestre a fortement chuté, soit de 20,5 % comparativement à l’an dernier. Cette diminution traduit un net renversement de la tendance à la hausse enregistrée depuis 2016 et s’explique vraisemblablement par la situation exceptionnelle créée par la pandémie, qui a entraîné la fermeture des écoles, des garderies et des centres de loisirs.
Parallèlement, les gens de tous les milieux se sont unis pendant la pandémie afin de veiller à la protection des enfants. Plusieurs organismes communautaires et le personnel de la DPJ se sont mobilisés pour offrir aux familles des paniers de nourriture. Les intervenants de la DPJ n’ont d’ailleurs jamais cessé de visiter les familles. Ils ont poursuivi leur travail, soucieux du bien-être des enfants et de leurs parents. Heureusement, ils ont pu compter sur la contribution de nombreux intervenants issus d’horizons divers et sur l’apport exceptionnel de leurs collègues des CISSS et des CIUSSS, qui ont fait tout ce qui leur était possible pour rejoindre les enfants en attente de services dont la situation était préoccupante.
Plus forts ensembles !
Qu’il s’agisse du soutien apporté par la voisine, par l’enseignante à l’écoute attentive ou par les intervenants et organismes d’horizons variés, chaque action bienveillante compte et s’additionne les unes aux autres pour tisser le filet de protection sociale essentiel au bien-être des enfants. Plus forts ensembles, c’est la volonté d’assurer une réponse sensible et de qualité aux besoins des enfants et de leur famille incite tous les jours de nombreuses personnes et autant d’organismes à travailler en étroite collaboration. Les DPJ partagent cette volonté, convaincues qu’une action concertée, novatrice et portée par des valeurs et une vision commune ne peut que nous rendre plus forts collectivement dans la réalisation de notre mission de protection des enfants.