Pour souligner la Journée internationale des femmes, VIVA MÉDIA a rencontré Suzanne Carrier, propriétaire de la boutique Femmes ou Filles et présidente de la Chambre de commerce et d’industrie Beauharnois Valleyfield Haut-Saint-Laurent. La femme d’affaires a fait part de son parcours de vie ainsi que les défis qu’elle a rencontrés en tant que femme.
Crédit photo : Suzanne Carrier
Mme Carrier est originaire du Haut-Saint-Laurent et quitte rapidement sa région après son secondaire afin de travailler pour une multinationale à Pointe-Claire. C’est là qu’elle gravit les échelons du poste d’entrée jusqu’au département du marketing où elle acquière de nouvelles responsabilités.
« J’étais vraiment à fond dans mon travail, explique-t-elle. Je pouvais travailler six et même sept jours semaine en plus d’élever mes enfants toute seule. J’ai toujours été une battante. »
Après la fermeture de l’entreprise, Mme Carrier revient dans la région de Beauharnois-Salaberry et travaille pour le journal local. C’est là qu’elle découvre la richesse de la région. L’effervescence du milieu entrepreneurial l’a pousse à l’âge de 55 ans, à acheter la boutique Femmes ou Filles au centre-ville de Salaberry-de-Valleyfield.
« Beaucoup de gens me demandent si c’était mon rêve d’avoir une boutique, s’exclame-t-elle. Il est vrai que je suis passionnée de mode, mais l’achat de la boutique était naturel pour moi. J’étais rendue là dans ma vie. »
Défis à surmonter
Suzanne Carrier ne s’en cache pas, elle a dû avancer dans la vie malgré les embûches. Elle affirme qu’une femme qui performe et qui gravit les échelons dans une multinationale ne passe pas inaperçue. Les collègues masculins peuvent être plus jaloux et la discrimination s’installe.
« J’étais clairement moins bien payée que les hommes pour le même travail, lance la femme d’affaires. Les patrons aussi n’aidaient pas la cause. J’ai vécu ça moi, me too. Cependant, cela ne m’a pas arrêtée et j’ai continué ma carrière. »
Pour Mme Carrier, c’est le vouloir qui compte. Elle mentionne qu’elle a énormément de respect pour les gens qui ont des diplômes, mais l’attitude d’une personne aide grandement. C’est sa philosophie lorsqu’elle embauche des employés à sa boutique et à la chambre de commerce. L’attitude et le vouloir l’emporte sur les diplômes.
Avec la pandémie, Mme Carrier doit mettre les bouchés doubles pour garder son entreprise à flot. Elle souligne qu’il faut être résilient et avoir une grande force de caractère afin de passer au travers.
« Je vais bientôt prendre ma première journée de congé depuis le 7 février, conclut-elle. Il faut que je me donne un peu de répit malgré la crise. On va passer au travers, il faut juste être patient. »