Un homme généreux change la vie d’un inconnu | VIVA MÉDIA Skip to main content

La vie est imprévisible. En un instant, elle peut tourner en un véritable cauchemar, mais elle peut également devenir en un battement d’aile, empreinte de bonté, de lumière et d’espoir. Le Campivallensien Jessy Major et sa conjointe Lynda Groleau peuvent témoigner de la force d’une communauté qui s’unit pour bonifier la vie d’un des leurs.

Jessy Major en compagnie de Martin Saint-André, propriétaire de Liquidation ML.

Crédit photo : Martin Saint-André

L’histoire de Jessy Major, racontée notamment dans ce média, a touché le cœur de bien des gens. Succinctement, l’homme âgé de 51 ans est atteint d’une maladie dégénérative, soit l’ataxie locomotrice amalgamée au syndrome spino-cérébelleux sévère.

Jessy Major possédait un triporteur depuis une décennie. Prêté par l’Institut de réadaptation Gingras-Lindsay-de-Montréal, par le biais d’un programme ministériel du gouvernement du Québec, son triporteur était son bien le plus précieux. Or, le 4 octobre dernier, malgré ses supplications, le gouvernement du Québec a repris le triporteur. La raison? Selon leurs exigences, le bénéficiaire doit être en mesure de prendre place sur l’engin par lui-même. Ce n’était pas le cas de Jessy Major puisque l’aide de sa conjointe était nécessaire.

Désemparé, l’homme était sans équivoque ; la vie ne valait plus la peine d’être vécue sans son précieux triporteur qui lui procurait liberté et autonomie. Ses proches, sensible à son désarroi avaient alors entrepris une collecte de fonds, espérant amasser la somme nécessaire à l’achat d’un triporteur soit 5500$.

Lors de notre rencontre avec M. Major, quelques centaines de dollars étaient amassés, la majorité de la somme provenant de l’initiative de Mme Lise Nadeau Poirier, via son entreprise de liquidation. M. Martin Saint-André, propriétaire de Liquidation ML s’était récemment joint à eux.

Un généreux philanthrope

Un mystérieux courriel est apparu dans la boîte de messagerie de l’autrice de ces lignes. Un homme s’informait à savoir si M. Major était parvenu à amasser la somme nécessaire à l’achat de son triporteur. Ce dernier fut aussitôt informé que la collecte de fonds allait bon train, mais qu’il manquait encore 3500$. Rapidement, l’homme a répondu qu’il assumerait le montant, demandant d’être mis en contact avec Jessy Major. En apprenant la nouvelle, Lynda Groleau, conjointe de Jessy Major est demeurée sans mot. Il était possible d’entendre, au bout du fil, quelques sanglots ponctuant ce moment fort en émotions. Était-ce réellement possible? Un inconnu désirait les aider? Eux? Pourquoi?

Deux jours plus tard, M. Gilles Herard jr, marchand banquier reconnu mondialement pour son expertise, s’est présenté au domicile du couple. D’une simplicité et d’une générosité exemplaire, il a pris place à leur table de cuisine, son chéquier à la main. Informé que la somme nécessaire était désormais de 2500$, il a simplement dit « voulez-vous tout de même 3500$? Si cela peut vous aider, ça ne me dérange pas. Soyez à l’aise, cela ne changera rien à ma vie ». Le trémolo dans la voix, Lynda Groleau a explosé en sanglots en bredouillant « ça changera la nôtre ». Jessy Major touché par l’incommensurable générosité de M. Herard a demandé « pourquoi? Pourquoi, moi »? C’est alors que Gilles Herard a simplement répondu qu’il savait ce que c’était que d’avoir besoin d’aide.

La scène était émouvante à souhait. La rencontre entre ces deux hommes, la simplicité de l’homme d’affaires et la bonté qui émanait de lui rendaient ce moment inoubliable. Il a répondu à toutes les questions de Jessy Major qui peinait à comprendre pourquoi cet homme lui tendait ainsi la main.

Ainsi, Jessy Major aura très rapidement son nouveau triporteur. Cette histoire démontre l’importance de demander de l’aide, même lorsque nous sommes persuadés que personne ne se souciera de notre cri du cœur. Nous ne savons jamais qui entendra notre appel à l’aide. Cette témoigne de la force d’une communauté. Jessy Major, sa conjointe Lynda Groleau et l’autrice de ces lignes furent témoin que la bonté désintéressée existe.

Mélanie Calvé

Journaliste

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