La Gendarmerie Royale du Canada (GRC) s’est munie au milieu du mois de deux hélicoptères militaires de type Black Hawks dans l’optique de surveiller la frontière que le pays partage avec les États-Unis.
Cet hélicoptère repeint au couleur de la Gendarmerie Royale du Canada patrouillera la frontière entre le Québec et les États-Unis
L’un des deux appareils est posté aux Manitoba alors que l’autre est destiné à servir au Québec. Il permettra à la police fédérale de survoler un point chaud de la frontière en plus d’intervenir plus rapidement qu’avec un véhicule terrain.
En point de presse jeudi matin, dans la municipalité de Saint-Antoine-Abbé, non loin des lignes américaines, la GRC veut renforcer les mesures qui existent déjà à la frontière.
« Cet hélicoptère s’ajoute à une multitude d’appareils qu’on utilise déjà pour sécuriser notre frontière […] on a des caméras et des capteurs dans la forêt. On utilise aussi des drones, des véhicules tout-terrain et des motoneiges », précise le sergent Charles Poirier.
Ces hélicoptères n’ont pas été achetés par la GRC, ils sont plutôt loués à Helicopter Transport Service, une firme basée en Ontario. En tout, c’est 5,3 millions de dollars qui permettent aux agents frontaliers d’utiliser ses véhicules aériens jusqu’au 31 mars 2025. Après quoi ils devront être reloués à la compagnie canadienne.
Envoyer un message clair
En faisant l’acquisition de modèles Black Hawks, la police fédérale tente de faire comprendre à ses voisins du sud qu’ils sont actifs et qu’ils vont le demeurer. « Il y a toujours de l’action à la bordure […] On veut envoyer le message qu’on est très sérieux dans nos mesures et que la frontière est sous contrôle » déclare le sergent Poirier avec aplomb.
Face aux pressions du gouvernement Trump, l’agent de la GRC a voulu préciser certaines choses. Selon lui, moins de 1% du fentanyl présent aux États-Unis en ce moment proviendrait du Canada: « Dans les 12 derniers mois, nous n’avons pas intercepté de fentanyl destiné aux marchés américains », précise Charles Poirier.
Pour ce qui est des immigrants illégaux dénoncés par le gouvernement républicain en place, le sergent a fait un constat similaire expliquant que dans la dernière année, plusieurs réseaux de passeurs avaient été démantelés. « D’autres dossiers sont en ce moment même étudiés par des procureurs », a-t-il indiqué.
Deux nouveaux hélicoptères pour 9000 km de frontières, ça n’empêchera pas la Maison-Blanche d’imposer ses tarifs de 25%, mais ils aideront sans aucun doute aux policiers d’intervenir rapidement et de manière efficace. « Un appareil de ce genre peut voler jusqu’à 350 km/h », raconte le pilote Rob Munroe. « Avec une certaine configuration, on peut y entrer 17 personnes » ajoute son co-pilote, Samuel Michaud.