En 1910, l’entreprise E. Leduc et compagnie de Salaberry-de-Valleyfield achète pour la somme de 7800$ le SS Cécilia L, construit dans la même ville par un dénommé Marcel Pouliot. Deux ans plus tard, le navire connaitra une fin tragique alors qu’il sombre dans les eaux froides du lac Saint-Louis.
Les victimes du naufrage. Crédit photo : Site du Patrimoine culturel du Québec
Le vendredi 1er novembre, quelques mois à peine après le naufrage du Titanic, 9 passagers embarquent à bord du Cécilia, rejoignant ainsi les 6 membres de l’équipage déjà à bord. Sous la direction du capitaine Emmanuel Leduc, le vapeur quitte Montréal, chargé de marchandises estimées à 22 000$, destinées à des marchands campivallensiens.
Le naufrage
Le ciel est gris et sinueux et le vent menace de se lever à tout instant, mais le navire ne déroge pas de sa trajectoire. Une heure plus tard, soit à 14h30, le Cécilia emprunte Lachine en direction de l’entrée du lac Saint-Louis vers le Canal Soulanges. Puis, dans sa traversée, le lac s’agite. Le vapeur navigue contre le vent dominant du Sud-Ouest dont l’intensité s’amplifie rapidement. La tempête s’élève et se déchaine. La visibilité est soudainement nulle. Le capitaine distingue l’ile Perrot que par moment. Le Cécilia dérive vers la côte de L’Ile Perrot, que le capitaine ne distingue que par moment. Le navire frappe alors une batture. Le mouvement brusque fait bouger la cargaison qui défonce la coque, laissant ainsi l’eau s’infiltrer.
Lionnel, le fils du capitaine, tente désespérément de porter secours aux passagers paniqués en les aidant à enfiler les vestes de sauvetage. Seulement, quelques passagers parviendront à l’enfiler avant que le navire sombre dans les eaux glacées, peu avant 17h05.
La tragédie
La tragédie laisse très peu de rescapés. Douze personnes trouveront la mort. Quatre survivants sont retrouvés à l’ile St-Bernard, à proximité de Châteauguay. Parmi ceux-ci, Lionnel Leduc et Alexandre Gosselin qui ont survécu en se hissant à bord d’une chaloupe de sauvetage remplie d’eau. Les deux hommes ont dérivé durant près de 5 heures avant d’être rescapés. Quant à Euclide Baillargé et Félix Cousineau, ils ont survécu en s’accrochant à une partie de la proue, sur laquelle on pouvait lire le nom du navire.
Liste des victimes :
Adéline Daoust, 68 ans, cuisinière, Salaberry-de-Valleyfield
Alexina de Bellefeuille, 22 ans, Salaberry-de-Valleyfield
Clovis de Bellefeuille, 43 ans, copropriétaire du navire et ingénieur, Salaberry-de-Valleyfield
Luce-Chérie de Repentigny, 10 ans, Salaberry-de-Valleyfield
Zilda de Repentigny, Salaberry-de-Valleyfield
Albertus Hébert, 42 ans, homme de pont, matelot, Salaberry-de-Valleyfield
Joséphine Lafrance, 43 ans, Pointe-des-Cascades
Joseph Leboeuf, 35 ans, chauffeur du bateau, Salaberry-de-Valleyfield
Aurore Leduc, 11 ans, Salaberry-de-Valleyfield
Emmanuel Leduc, 61 ans, capitaine et copropriétaire du navire, Salaberry-de-Valleyfield
Leduc, Valleyfield
Alice Leroux, 29 ans, Montréal
Jimmy St-Marseille, 17 ans, fils de Joséphine Lafrance, Pointe-des-Cascades
Les rescapés
Euclide Baillargé, 55 ans, Les Cèdres
Félix Cousineau, 49 ans, Coteau-du-Lac
Alexandre Gosselin, 35 ans, pilote, Pointe-des-Cascades
Lionel Leduc, 29 ans, fils du capitaine, premier officier et copropriétaire du navire, Salaberry-de-Valleyfield
L’épave
Ce n’est qu’en 1976, que des plongeurs trouvent un indice quant à l’endroit où repose l’épave en trouvant la coque complète. Cependant, il faudra attendre jusqu’en 1995 pour qu’une équipe de plongeurs localise l’épave et récupère des artéfacts.