La protection de la jeunesse exige le retrait d’un article | VIVA MÉDIA Skip to main content

Le 19 novembre dernier, nous avons publié un texte dénonçant une violente agression dont un adolescent a été victime, le mardi 15 novembre. Ce texte a été écrit à la demande du jeune et de sa mère. Cependant, l’article intitulé « je n’avais plus la force, Maman! » a été retiré plus tôt aujourd’hui.

Une dose de courage a été nécessaire au jeune pour dénoncer publiquement ses agresseurs. Il a tenu à le faire, parce qu’il n’en pouvait tout simplement plus et souhaitait que cela cesse. Aussi, à la suite de la parution de ce texte, l’autrice de ces lignes a reçu trois témoignages de parents affirmant que leur jeune est également persécuté par cette bande d’adolescents. Il est important de souligner que la mère a mentionné posséder l’autorité nécessaire pour donner l’accord concernant la publication de ce texte et que l’adolescent désirait que son histoire soit publiée. D’ailleurs, la mère nous soulignait ce matin qu’à la lecture de l’article, l’adolescent aurait mentionné être fier de lui, du courage dont il a fait preuve en dénonçant.

La loi de la protection de la jeunesse

En amont de la parution de l’article, l’équipe de VIVA MÉDIA s’est assuré que la mère et le jeune évaluent les conséquences potentielles, suite au partage public de cette histoire. Ces derniers étaient convaincus qu’il était nécessaire de dénoncer. Aussi, la mère a précisé avoir l’autorité nécessaire pour donner l’accord concernant la publication.

Or, ce matin via un courriel, le Centre intégré de santé et services sociaux de la Montérégie-Ouest nous sommait de retirer l’article.  « L’article 9.3 de la LPJ est très clair:  NUL ne peut publier ou diffuser une information permettant d’identifier un enfant ou ses parents, à moins que le tribunal ne l’ordonnance ou ne l’autorise aux conditions qu’il détermine ou que la publication ou la diffusion ne soit nécessaire pour permettre l’application de la présente loi.

Ces conditions ne sont pas remplies et le consentement de la mère et du jeune que vous avez reçu ne peut aller au-delà de cet article de loi. Nous vous remercions de retirer cet article dans les plus brefs délais et nous aviser lorsque cela est fait », peut-on lire dans le courriel envoyé par le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est.

La détresse d’un jeune

L’histoire rapportée par notre média était celle d’un jeune, victime d’intimation depuis mars 2022. Depuis maintenant deux ans, l’adolescent réside au Centre de jeunesse de la Montérégie, situé au 301 rue Jacques-Cartier à Salaberry-de-Valleyfield. Selon sa mère, il évolue très bien et fait tous les efforts nécessaires afin d’atteindre son ultime objectif : retourner à la maison. Il bénéficie fréquemment d’un droit de sortie. Ainsi, il a une vie extérieure et peut entretenir ses contacts sociaux, sensiblement comme tous les autres jeunes de son âge. Lors de ses sorties, il se rend notamment chez sa mère, à la Maison de la jeunesse 12-17 de Salaberry-de-Valleyfield, au Skatepark et au McDonald’s où se tiennent plusieurs jeunes de la région.

La mère confie que depuis mars dernier, une bande de jeunes le suit partout où il va pour l’insulter et l’intimider, lui faisant ainsi vivre, un véritable calvaire. « S’il est au McDo, ils y sont. S’il part et se rend au Skatepark, ils partent et le suivre. Ils l’ont même déjà suivi jusque devant la maison. Il était 5 ou 6 jeunes, ici », raconte celle que nous nommerons Martine afin de préserver son identité et celle de son fils.

Une première agression

Puis, en juillet dernier survient une première agression physique : l’adolescent est battu par un des jeunes de la bande. Il refuse de porter plainte, il est terrorisé et craint les répercussions. Tout ce qu’il désire c’est que ces jeunes le laissent enfin tranquille. Cela n’arrivera pas, au contraire : les jeunes sont de plus en plus sur son dos.

Personne n’a rien fait

L’adolescent fréquente l’école interne du Centre de la jeunesse de la Montérégie, mais il lui arrive de se rendre, durant l’heure du dîner, à l’école secondaire de la Baie-Saint-François afin de voir ses amis ou sa copine. C’est ce qui s’est produit le 15 novembre, alors qu’il s’est fait invectiver par un groupe composé de plus de vingt jeunes. Parmi ceux-ci, trois l’ont agressé physiquement. Selon les informations obtenues par la mère, son fils a tenté d’éviter les jeunes en s’enfuyant, mais un jeune de la bande l’aurait fait tomber en lui faisant une jambette. C’est alors que trois jeunes l’ont frappé en l’infligeant de coups de pieds au visage et à la gorge.

Trois secondes pour partir

Le jeune dont nous ne pouvons révéler l’identité est parvenu à s’extirper et à courir, mais étourdi et respirant difficilement, il s’est écroulé par terre, un peu plus loin. C’est alors qu’un jeune s’est dirigé vers lui et lui a donné un coup de pied au visage (c’est précisément la scène filmée dans le deuxième vidéo). Toujours selon le témoignage de la mère, les jeunes lui auraient dit qu’il avait trois secondes pour partir. L’adolescent a alors couru jusqu’au Centre de la jeunesse où il a été pris en charge par les intervenants.

Une détresse évidente

« Sur la deuxième vidéo, on peut voir toute la détresse dans son visage. Il m’a dit qu’à cet instant, il se disait Maman! Maman! Est-ce que quelqu’un va m’aider? Raconte Martine avec émotions. Je ne comprends pas … personne ne l’a aidé. Aucun véhicule ne s’est arrêté pour l’aider. Ils ont vu un jeune courir, le visage en sang, mais n’ont pas essayé de l’aider », déplore la mère.

Un peu plus tard, des vidéos de l’agression ont circulé sur les réseaux sociaux. Aussi, une capture d’écran du visage de l’adolescent visiblement en détresse a été faite par un des jeunes. La mère, attristée, ne comprend pas pourquoi les jeunes ont pris plaisir à partager les images, comme s’il s’agissait d’un trophée.

Les vidéos retirés

Soulignons que les deux vidéos joints au précédent article, démontrait l’agression dont le jeune a été victime. Dans la première vidéo, il était possible de voir deux adolescents attaquant le jeune en l’assenant de plusieurs coups de pied et des coups de poing sur son corps et au visage. Dans ce premier vidéo, le jeune se couvre le visage comme il peut. Dans le deuxième vidéo, le jeune est un peu plus loin. Un des jeunes s’approche de lui et lui inflige un coup de pied directement au visage. L’adolescent, visiblement épuisé, n’a plus la force de se protéger.

Des mesures de sécurité

Nous avons contacté le Centre de services scolaire de la Vallée-des-Tisserands afin de les questionner à savoir si des mesures étaient mises en place afin d’assurer un filet de sécurité aux jeunes, particulièrement sur le terrain de l’établissement scolaire de l’école secondaire de la Baie-Saint-François. Nous avons également fait allusion à l’agression d’une adolescente, rapportée par notre média, il y a moins de trois semaines. Bien que le Centre de services scolaire ne désirât pas émettre de commentaire sur ces deux situations, Me Luc Langevin, directeur des services du secrétariat général et des communications du Centre de services scolaire de la Vallée-des-Tisserands, souligne qu’au cours des dernières années, le nombre d’élèves fréquentant l’école de la Baie Saint-François s’est accru de manière importante. « Les travaux d’agrandissement de l’école, combinés à l’augmentation de la population scolaire, ont eu pour effet de créer beaucoup de mouvement autour et à l’intérieur de l’école.

Dans ce contexte, l’école de la Baie-Saint-François du CSSVT a mis en place des mesures de sécurité accrues pour les élèves ainsi que pour les membres du personnel.

  1. La surveillance a été augmentée tant autour qu’à l’intérieur de l’établissement afin d’assurer une veille constante durant toute la journée.
  2. Des aménagements seront effectués pour améliorer la vigie des surveillants, tels que l’installation de caméras de sécurité supplémentaires à l’extérieur de l’établissement.

 

De plus, les membres du personnel de l’école, en collaboration avec la Sûreté du Québec, font régulièrement des activités de sensibilisation pour les élèves afin de mieux les outiller face aux risques et conséquences de la violence et l’intimidation. Tous les acteurs du CSSVT sont mobilisés, sensibilisés et vigilants face à ces enjeux de société et œuvres quotidiennement afin de rendre nos milieux sains et sécuritaires pour nos élèves et nos membres du personnel. », peut-on lire dans le courriel.

Mélanie Calvé

Journaliste

Un commentaire

  • NOSTROME MYRIAME dit :

    Bonsoir,
    Je tiens à féliciter cette mère dotée d’un courage remarquable qui a vu la détresse de son fils et à crier: ”A l’aide”. Toutefois, le soutien ou la main charitable tant sollicité par cette dame ne sait jamais manifester par la DPJ Montérégie-est. Pourtant, cet organisme reçoit environ annuellement 1,800 000 dollars pour faire quoi au juste? Exigeons un compte-rendu annuel du gouvernement la-dessus d’une part et et un décompte de la clientèle TDAH d’autre part. Vu que je suis une mère TDAH ainsi que mes deux filles âgées de 10 et 13 ans pris par la DPJ suite à mon hospitalisation moi aussi j’ai crié au secours et le 20 novembre 2019. Et, maintenant il prétend un placement jusqu’à majorité sans donner une raison valable. Enfin, voici la récompense d’avoir partagé mon histoire avec le TDAH. https://docs.google.com/document/d/1KsfV_LyJ_QjD39aP1eaUF8FdeyMYlhJDsSaJJzpWnEI/edit

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