Le 17 avril 1902, vers 6 heures du matin, les portes du couvent des pauvres Clarisses cloîtrées de Lourdes s’ouvraient pour laisser passer cinq Filles de Sainte Claire qui après avoir fait leurs adieux à leurs compagnes, s’embarquèrent sur La Savoie, en partance pour le Canada afin d’y implanter l’Ordre de Sainte-Claire.
À l’arrière à gauche nous apercevons Mère Marie-Joseph ainsi que Sœur Marie Saint-Paul. À l’avant, à gauche nous retrouvons Sœur Marie-Madeleine et Sœur Marie Saint-François. Notons que Sœur Marie de Jésus est absente sur la photo.
L’arrivée des cinq religieuses de l’ordre des Clarisses en sol campivallensien fut un véritable honneur pour la population et surtout pour Mgr Émard qui désirait faire de Salaberry-de-Valleyfield une cité à la hauteur des grandes métropoles. D’ailleurs, l’établissement des sœurs clarisses était attendu depuis neuf ans.
Après une longue et pénible traversée, les Clarisses débarquèrent chez les Dames de la Miséricorde, à New York. Le lendemain matin, elles prirent un train en direction de Valleyfield où elles furent conduites chez les Sœurs de la Sainte-Famille qui les logèrent trois mois. Soulignons qu’à leur arrivée, leur petit monastère n’était pas encore prêt à les recevoir.
10 août 1902
Le jour tant attendu était enfin arrivé! Les Sœurs Carisses allaient entrer dans leur monastère. Pour l’occasion, les femmes de tout Salaberry-de-Valleyfield avaient revêtu leurs plus belles tenues, les hommes étaient tirés à quatre épingles et les enfants étaient endimanchés. La Ville était pavoisée et les demeurent étaient enjolivées de draperies.
Ce jour-là, à 16 heures, une foule s’était rassemblée à la Cathédrale afin d’assister à la procession. À 17 heures les Sœurs Clarisses remercièrent les Sœurs de la Sainte-Famille pour leur généreuse hospitalité. Puis, elles prirent place, chacune accompagnée de trois dames, dans de majestueuses voitures prêtées par des charretiers de la ville. La procession se mit en marche et il était possible d’admirer à la tête du cortège, des magnifiques chevaux blancs attachés à une voiture dans laquelle était déposée la statue de Notre Dame de Lourdes, apportée de France par les Sœurs Clarisses. Parfaitement synchroniser le cortège défila dans les rues de la ville. À Bellerive, une foule pieuse attendait le cortège.
Les Sœurs fondatrices
Sœur Marie Saint-François, née Hélène Desparois, elle est âgée de 48 ans lors de son arrivée à Salaberry-de-Valleyfield. Native de Sainte-Philomène, elle reçut l’appel du Seigneur en 1895 afin de traverser l’océan pour suivre sa vocation de Clarisse destinée à revenir au pays pour fonder le premier ordre canadien.
Sœur Marie de Jésus, née Eugénie Piché. Originaire de Montréal, elle est âgée de 24 ans lorsqu’elle débarque à Lourdes et elle est âgée de 26 ans lorsqu’elle revient au pays, en compagnie de ses compagnes.
Sœurs Marie Saint-Paul, née Maria Hurtubise. Originaire de Montréal, elle arrive à Lourdes, à l’âge de 26 ans. Trois ans plus tard, elle débarque en sol campivallensien. Soulignons qu’elle fut la deuxième Abbesse du Monastère de Valleyfield et ce, durant plus de trente ans.
Marie-Joseph de Jésus, née Marie-Louise Lemoine est originaire de la petite ville de Doan, situé dans le département d’Évron. C’est à l’âge de 26 ans qu’elle fait son entrée au Monastère de Lourdes. Elle est âgée de 56 ans lorsqu’elle quitte sa terre natale pour le Canada, en compagnie de quatre autres religieuses.
Sœur Marie-Madeleine née Marie Barrau est originaire de Montpellier en France. Elle entre au Monastère de Lourdes à l’âge de 25 ans. Deux ans plus tard, elle traverse l’océan et s’établit à Salaberry-de-Valleyfield dévouée à la fondation du premier Monastère Clarisse canadien.
Depuis 120 ans, les Campivallensiens vouent une affection particulière aux Sœurs Clarisses. Nombreux sont ceux qui se sont tournés vers elles afin de leur confier leurs aspirations, leurs soucis et leurs inquiétudes afin que ces dernières les portent dans leurs prières. Nombreux sont ceux qui ont déposé une livre de beurre à l’accueil du Monastère en échange de faveurs obtenues par le biais de leurs prières. Depuis 120 ans, elles sont affectueusement surnommées « nos petites Sœurs Clarisses ».