Le temps des Fêtes, particulièrement Noël, a toujours occupé une place particulière dans le cœur des Québécois. Au fil du temps, certaines traditions qui jadis étaient incontournables se sont progressivement transformées, voire estompées. Les plus âgés se souviennent de ce que les plus jeunes n’ont pas connu.
Une veillée d’autrefois 1915- Edmond-Joseph Massicotte
Autrefois profondément enracinée dans les traditions, la messe de minuit était un moment privilégié où les familles québécoises se retrouvaient pour célébrer la naissance du Christ.
Ce moment solennel marquait le début des festivités et offrait une occasion de se retrouver en communauté, et de chanter des cantiques traditionnels. La messe terminée, il était temps de retourner à la maison en marchant, en carriole et plus tard en voiture. C’est à ce moment que le réveillon débutait. La maisonnée se remplissait de cousins et cousines éloignés, tous étaient les bienvenus. La tablée des enfants, la tablée des plus vieux, de la tourtière, du ragoût de boulettes, de la purée de pommes de terre : un véritable festin partagé dans un esprit festif et rassembleur.
Après le repas, les plus petits écoutaient attentivement les récits d’un oncle aventurier de passage au village pendant que les plus vieux longeaient les meubles contre les murs afin de faire de la place pour la musique, les chants et la danse. La soirée se poursuivait jusqu’aux petites heures.
Autrefois, les chants de Noël étaient omniprésents durant la période des Fêtes. Des groupes de voisins se rassemblaient pour chanter des cantiques traditionnels, tels que Minuit, Chrétiens ou Mon beau sapin, chez les uns et les autres. À cette époque, pour entendre des chansons de Noël, il n’était pas possible de demander à Google de faire jouer Plaisirs de Noël de Patrick Normand. Pour entendre des cantiques de Noël, il fallait les chanter soi-même ou être spectateur.
De nos jours, rares sont les réveillons qui se terminent tard. Contrairement à autrefois où le repas de Noël était servi après la messe de minuit, la majorité des familles se mettent à table en début de soirée. Aujourd’hui, bien que certaines paroisses maintiennent cette tradition, de moins en moins de familles assistent à la messe de minuit.
La tournée du Nouvel An
Le 1er janvier, les Québécois, qu’ils soient jeunes ou vieux, se lançaient dans une coutume qui allait au-delà des simples festivités : celle de rendre visite à leurs proches, leurs voisins et parfois même à des personnes moins connues, pour leur souhaiter une bonne année. Cette tradition était un rituel qui symbolisait l’esprit de communauté et de convivialité.
La tournée débutait souvent dès le matin, après une nuit de célébrations et de réjouissances marquées par les festivités du réveillon du 31 décembre. En 1900, à une époque où la vie sociale était plus centrée sur la famille et la communauté, les déplacements étaient souvent limités aux proches voisins et aux membres de la famille qui demeurait dans les environs.
Les familles se préparaient à accueillir les visiteurs avec des gâteaux faits maison, des tartes aux fruits, des galettes et parfois même des verres de cidre ou de liqueur.
Les temps changent
Si certaines traditions évoluent et d’autres disparaissent, s’il y en a une qui perdure c’est celle de se rassembler avec ceux qui nous sont chers.