Il régnait une ambiance empreinte de consternation, de douceur et de soutien au 1650 rue Émile-Bouchard, le 20 février dernier où une véritable tragédie s’est déroulée quelques jours plus tôt.
Des membres de la famille des victimes, des résidents, des membres de la communauté, des policiers de la Sûreté du Québec et des employés du complexe, étaient rassemblés autour des photos des victimes illuminées par la flamme des bougies déposées ici et là.
Unis par leur peine commune et par leur incompréhension face à la violence qui s’est déroulée dans l’enceinte du lieu, les convives ont défilé devant l’espace commémoratif. On pouvait entendre plusieurs personnes s’indigner en soulignant que la tragédie aurait pu être évitée que le système de justice l’eût échappé. On pouvait également entendre que le présumé meurtrier était une bombe à retardement. D’ailleurs, certaines personnes ont mentionné qu’ils préféraient éviter sa présence tant l’énergie qu’il dégageait et son attitude générale les rendaient inconfortables.
Ce qu’on entendait surtout c’est à quel point Manon Blanchard, 53 ans, était un véritable rayon de soleil. Combien elle a marqué tous ceux qu’elle a croisés, combien il était agréable d’être en sa compagnie. « Manon saluait tout le monde sur son passage, elle souriait constamment. Elle adorait les gens et les faisait sentir bien », a mentionné un voisin et ami.
Vétérane des Forces armées canadiennes, Manon Blanchard était considérée par ses pairs, comme une personne, qui illuminait l’espace dans lequel elle se trouvait. Force est d’admettre que même à travers la photo disposée sur la table de la salle commune, il était possible de saisir la lumière dont tous parlaient.
Il était plus ardu pour la journaliste francophone de comprendre les propos sans doute aussi élogieux prononcés envers Elisabetta Puglisi, mère du présumé meurtrier. Cependant, il ressortait des conversations des résidents que la dame était très présente pour son fils qui habitait d’ailleurs avec elle.
Un moment touchant
Lorsqu’une femme menue s’est avancée vers l’espace commémoratif, de nombreux résidents l’ont accueillie en l’entourant, créant une garde de bienveillance autour d’elle. « Pauvre elle, à travers son œil magique, elle a tout vu et a téléphoné aux policiers », a chuchoté un homme visiblement attristé.
Soutien et aide psychosociale
Des intervenantes du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Monteregie-Ouest étaient sur place. « On sous-estime parfois l’impact qu’une tragédie peut avoir sur nous, mentionne une intervenante. C’est normal d’être secoué, mais il est important de reconnaitre les signes du choc post-traumatique tels que l’hypervigilance, revivre constamment la scène en pensée, ou une peine qui ne s’estompe pas en intensité. Il est important de reconnaitre les signes et d’en parler ».
S’unir dans la tragédie
Il régnait une véritable douceur dans la salle commune du Vela, comme si la violence avait laissé place à un mouvement de soutien et de bienveillance. Certes, la stupéfaction et l’incompréhension étaient sur toutes les lèvres, mais l’empathie unissait ceux qui étaient réunis, comme s’il était de leur devoir de veiller les uns sur les autres.